2000
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Rolande Bonnain, « Migration et inscription urbaine des Pyrénéens en Amérique du Sud au XIXe siècle : Montevideo et Caracas », Annales de Démographie Historique, ID : 10.3406/adh.2000.1967
Au XIXe siècle, contrairement aux idées reçues il y a seulement trente ans, les Français ont émigré vers des contrées lointaines, en particulier l'Amérique du Sud. L'analyse des états civils consulaires de Montevideo, Buenos Aires et Caracas montre que l'intégration dans le nouveau milieu a été plus rapide en ville qu'à la campagne. En prenant comme échantillon les migrants des Hautes-Pyrénées, on a pu mettre en relief l'importance des événements politiques sur le volume et la composition des flux tant dans le pays de départ que dans celui d'arrivée et en général, la jeunesse et la masculinité des migrants, l'importance des réseaux d'accueil dans lesquels qualification professionnelle, emploi et réseau familial et local s'entretissent sans que la parenté s'efface au profit de la profession lors de l'inscription. L'état civil consulaire du Venezuela nous apprend, pour une autre forme d'émigration, celle des habitants d'Ossun (bourg des Hautes-Pyrénées) que l'inscription urbaine n'est que le premier étage de l'intégration urbaine et qu'elle est réversible. Toutefois, que ce soit en Uruguay, en Argentine ou au Venezuela, plus que la taille de l'agglomération d'origine et le type de migration, c'est le contexte familial dans lequel s'est opéré le départ qui est essentiel dans l'adaptation à la ville.