2021
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Michel Erpelding, « Vers des réparations au titre du colonialisme ? », Annuaire Français de Droit International (documents), ID : 10.3406/afdi.2021.5782
Constatant l’évolution des discours officiels occidentaux relatifs à l’héritage du colonialisme au cours des dernières années, le présent article s’interroge sur les conséquences juridiques éventuelles de cette évolution dans le domaine de la responsabilité internationale des États. Examinant d’abord la pratique des États occidentaux, il constate que si ces derniers reconnaissent désormais le caractère injustifiable d’un certain nombre d’actes liés au colonialisme et prennent des mesures destinées à en réparer les conséquences, ces mesures se caractérisent pour l’instant, à une exception près, par leur caractère gracieux. L’article examine ensuite le fondement juridique de cette position dans le principe du droit intertemporel. Celui-ci est en effet invoqué par les États occidentaux pour conclure à la licéité supposée des actes liés au colonialisme et exclure toute obligation générale de réparer les préjudices causés par ce dernier. Or, il s’avère que tant dans son application que dans son contenu même, ce principe est aujourd’hui soumis à différents types de relectures ébranlant les certitudes juridiques héritées du passé.