Sanctions internationales unilatérales et contre-mesures

Résumé En Fr

Can unilateral international sanctions be equated with countermeasures in international responsibility law ? The question is an old one. The result of a semantic and conceptual shift that has taken place over the last forty years in the light of the mechanisms highlighted in this article, the theoretical assimilation between international sanctions and countermeasures is, however, only very imperfectly verifiable in practice. The analysis therefore sets out in search of countermeasures in a field that is constantly expanding, and distinguishes, following the logic of the international law of responsibility, between international sanctions that could be assimilated to the logic of countermeasures adopted by an injured subject, and those adopted by a non-injured subject. While the former, on the one hand, disappear purely and simply, between factual obsolescence and legal novation, the latter, on the other hand, suffer from persistent unjusticiability and controversy. Having shown that the theoretical assimilation between international sanctions and countermeasures has hardly been sufficient to contain the residual manifestations of private justice mechanisms based on the unilateral adoption of unarmed coercive measures, the article concludes by opening up a recast field of research articulated around new questions.

Les sanctions internationales unilatérales sont-elles assimilables à des contre-mesures en droit international de la responsabilité ? La question est ancienne. Fruit d’un glissement sémantique et conceptuel opéré ces quarante dernières années à l’aune de mécanismes mis en lumière dans le présent article, l’assimilation théorique entre sanctions internationales et contre-mesures n’est pourtant que très imparfaitement vérifiable en pratique. Partant donc à la recherche des contre-mesures dans un champ en constante expansion, l’analyse distingue, en suivant la logique du droit international de la responsabilité, les sanctions internationales qui seraient assimilables à la logique des contre-mesures adoptées par un sujet lésé, de celles adoptées par un sujet non-lésé. Alors que les premières, d’une part, disparaissent purement et simplement, entre désuétude factuelle et novation juridique, les secondes, d’autre part, souffrent d’une injusticiabilité et de controverses persistantes. Ayant montré que l’assimilation théorique entre sanctions internationales et contre-mesures n’a guère suffi à canaliser les manifestations résiduelles des mécanismes de justice privée reposant sur l’adoption unilatérale de mesures de contrainte non armée, l’article conclut par l’ouverture d’un champ de recherche refondé et articulé autour de nouvelles questions.