2000
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Josep Torró et al., « Jérusalem ou Valence : la première colonie d'Occident », Annales, ID : 10.3406/ahess.2000.279897
Jérusalem ou Valence : la première colonie d'Occident (J. Torró). Au début des années 70, le médiéviste israélien Joshua Prawer indiquait que le royaume croisé de Jérusalem avait constitué la première action colonisatrice de l'Occident, premier pas d'une dynamique continue menant à la conquête des Amériques et aux colonisations plus récentes. Prawer posait ainsi une question d'une grande importance pour la connaissance de la généalogie de l'expansion européenne, au-delà même du saut océanique des XVe-XVIe siècles. Cependant, aussi bien l'acceptation que le refus de la notion de « colonie » appliquée aux conquêtes de la chrétienté latine médiévale ne se sont pas accompagnés d'une réflexion conceptuelle suffisante. C'est ce problème qui est discuté dans ce travail. La thèse défendue est que la nature spécifique de la colonisation occidentale réside dans la subversion et l'articulation des systèmes sociaux extérieurs. On considère par ailleurs que la première expérience de ce type n'eut pas lieu dans les États latins d'outre-mer, mais qu'elle se réalisa, de façon particulièrement claire, dans le royaume de Valence conquis par Jacques Ier d'Aragon au milieu du XIIIe siècle.