Le nom comme signe corporel. L'exemple de la noblesse yéménite

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2001

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Gabriele Bruck et al., « Le nom comme signe corporel. L'exemple de la noblesse yéménite », Annales, ID : 10.3406/ahess.2001.279950


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Résumé En Fr

Names as Bodily Signs. It is a commonplace in both Euro-American and Middle Eastern cultures that names constitute the social person and assign her or him to a specific gender category. In spite of the emphasis on appropriate naming in accordance with gender, cultural notions of status honour and the female body required the female members of the last Yemeni royal dynasty to carry male names. In interaction with certain categories of men, the women' s female names had to ber concealed like other parts of the body. Exploring how interpretations of social activities depend on names, the article highlights a paradox at the heart of this naming practice. By acquiring male names, these women are once subjected themselves to the social imperatives of the old status hierarchy and increased their capacity for agency. The article discusses Judith Butler's performative theory of names, according to which gendered subjects come into being through being named. It is argued that in the case examined, discursive pratices such as naming need not contribute to gendering biological females in the way suggested by her, nor does cross-gender naming serve to destabilize their feminine gender identity.

Le nom comme signe corporel. L'exemple des femmes de la noblesse yéménite (G. Vom Bruck). II est courant, tant dans les cultures euro-américaines que dans celles du Moyen-Orient, que les noms constituent la personne sociale et lui assignent une catégorie sexuelle spécifique. Malgré l'importance accordée à une appellation appropriée selon l'appartenance sexuelle, la conception de l'honneur due au statut et celle du corps féminin requéraient que les femmes de la dernière dynastie royale yéménite portent un nom d'homme. Au cours de leurs interactions avec certaines catégories d'hommes, les femmes devaient dissimuler leur nom féminin, tout comme les parties de leur corps. Étudiant le lien de dépendance existant entre les activités sociales et le nom, cet article souligne un paradoxe qui se situe au cœur de cette pratique d'appellation. En acquérant un nom masculin, ces femmes à la fois se soumettaient aux impératifs sociaux de l'ancienne hiérarchie fondée sur le statut et accroissaient leur pouvoir d'action. L'article examine la théorie performative des noms de Judith Butler, selon laquelle les pratiques discursives telles que l'appellation ne contribuent pas nécessairement à assigner une appartenance sexuelle à des êtres biologiques de sexe féminin, et l'appellation d'une femme par un nom de sexe opposé n'altère pas non plus son identité en tant que membre du sexe féminin.

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