2001
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Guglielmo Cavallo et al., « « Le rossignol et l'hirondelle ». Lire et écrire à Byzance, en Occident », Annales, ID : 10.3406/ahess.2001.279989
« Le rossignol et l'hirondelle ». Lire et écrire à Byzance, en Occident. (G. Cavallo). Une enquête sur les pratiques de lecture dans le monde byzantin fait apparaître une grande continuité avec celles de l'époque gréco-romaine. On lit en général à haute voix. Écriture et lecture des livres sont entièrement dissociées, l'une de ces opérations étant manuelle et rémunérée, l'autre purement intellectuelle. La lecture est une activité essentiellement privée, circonscrite à la sphère domestique ; il existe des « cercles de lecture » où les ouvrages littéraires sont lus et présentés en avant- première. En revanche, il n'y a pas de lecture à l'intérieur des monastères, car les moines ne connaissent qu'un tout petit nombre de textes et ne pratiquent bien souvent que le psautier. Le haut Moyen Age occidental présente un panorama profondément différent : la lecture est habituellement silencieuse ou murmurée. La lecture privée chez les laïcs est un phénomène rare, car les livres sont lus dans les institutions ecclésiastiques : évêchés et monastères. Il n'existe, par ailleurs, aucun hiatus entre lire et écrire, puisque la copie des textes pieux concourt elle-même à l'instruction chrétienne. Ces différences très marquées ont leur source dans des facteurs qui relèvent à la fois de l'anthropologie et de l'histoire culturelle, voire de la pratique quotidienne.