2001
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István Tóth et al., « Une société aux lisières de l'alphabet. La paysannerie hongroise aux XVIIe et XVIIIe siècles », Annales, ID : 10.3406/ahess.2001.279990
Une société aux lisières de l'alphabet. La paysannerie hongroise aux XVIIe et XVIIIe siècles (I. G. Тóth). L'étude des populations paysannes dans la Hongrie des XVIIe-XVIIIe siècles permet de comprendre comment les sociétés anciennes pouvaient rester aux marges de la culture écrite. À cette date, l'illettrisme est général chez les ruraux hongrois, qui ne savent pas signer, sinon d'une croix, les documents officiels que, pourtant, tous ne sont pas inaptes à déchiffrer. On distingue mal, en effet, dans les sources d'archives, les illettrés des semi-alphabétisés qui savent lire mais non écrire, et ont accès aux livres de prières et au psautier, mémorisés par cœur et récités à l'unisson. Au xvnie siècle, l'alphabétisation connaît un progrès notable au sein du monde paysan ; pour autant, les ruraux illettrés, qui demeurent nombreux, continuent de prêter à l'écrit (livres, opuscules non reliés, lettres...) un pouvoir et une autorité considérables, voire une valeur magique, que les procès pour faux en écriture et pour sorcellerie contribuent à mettre en évidence.