2001
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Laurent Le Maux, « Le prêt en dernier ressort. Les chambres de compensation aux États-Unis durant le XIXe siècle », Annales, ID : 10.3406/ahess.2001.280011
Le prêt en dernier ressort. Les chambres de compensation aux États-Unis durant le XIXe siècle (L. Le Maux). Les chambres de compensation aux États-Unis durant le XIXe siècle offrent une illustration de l'émergence d'un prêteur en dernier ressort dans un système bancaire à couverture fractionnaire. À partir d'une comparaison spatio-temporelle des différents systèmes bancaires ayant pu exister au niveau régional, puis national, on voit que l'émergence d'un prêteur en dernier ressort s'explique d'une manière spontanée par le mécanisme du crédit au niveau de la chambre de compensation ; le système de la Suffolk Bank de Boston entre 1824 et 1858 est la meilleure illustration d'une chambre de compensation ayant créé de la monnaie supérieure afin de venir en aide aux banques momentanément illiquides. Une seconde explication de l'émergence du prêteur en dernier ressort tient aux contraintes réglementaires qui rendent l'offre de billets de banque rigide par rapport à la demande ; ce fut le cas dans certains États américains avant 1863 et surtout sous le National Banking System (1863-1913), où la loi de dépôt de garantie sous forme de cautionnement obligataire crée en partie le besoin du prêt en dernier ressort. En conclusion, ce type de prêt doit être conçu comme une innovation du système de paiement — reste ensuite à réfléchir sur ses modalités d'intervention — et non comme une conséquence des effets pervers de certaines réglementations touchant l'émission de billets de banque.