La chanson, « arme » révolutionnaire et chambre d'écho de la société en Auvergne

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2005

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Frédéric Derne, « La chanson, « arme » révolutionnaire et chambre d'écho de la société en Auvergne », Annales historiques de la Révolution française, ID : 10.3406/ahrf.2005.2778


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Frédéric Derne, Singing as a revolutionary « weapon » and echoing the society in Auvergne French people probably have never sung as much as during the Revolution. People sing in the streets, in the salons, in the fairs or in the theatres. The songs written during this period reflects the sensitivity of the people living in Auvergne. Away from military battles, from the civil war, free from violent political unrests and religious troubles, they are neither deeply enthusiastic nor systematically hostile to the turns taken by the revolution. The rhythm of the events is slower than in Paris. By the means of its ministers, the goal of the new regime consists in making the French people adhere the republican ideals. That's why art, and particularly music, used as a means of propaganda, is tossed between impulse and the government's demand. Moreover songs are a way to educate, to make an illiterate population sensitive to the ideas of this century. Music is on the stage. But local administrators don't really manage to fill with enthusiasm a population worried about getting fresh supplies and concerned about conscription. From 1794, teachers turn away from their public and music tends to lose its popularity. The first part, which is an inventory of the available sources, deals with the different ways of spreading music in Auvergne, cities being the main Orpheus centres. The second part focuses on the chansonniers belonging to the middle-class and being in the pay of the regime. Then, the third part establishes a link between the burning regional context and the produced hymns.

On n'a peut-être jamais autant chanté qu'à l'époque révolutionnaire ; cette décennie mouvementée permet à la multitude de suivre son penchant naturel. On chante la Révolution dans les rues, dans les salons, dans les fêtes, sur les théâtres. Si Paris reste incontestablement le lieu de prédilection des chansonniers, la chanson se diffuse également en Auvergne. Ce panorama peut paraître subjectif avec le recul du temps, mais les chansons, écrites dans la fièvre du moment, sont le reflet de la sensibilité auvergnate. Eloignée des grands théâtres d'opérations militaires et de guerre civile, exempte de mouvements politiques violents et de troubles religieux aigus - la Terreur y est plus modérée et la déchristianisation larvée - l'Auvergne (1) ne présente à l'égard des péripéties révolutionnaires ni enthousiasme prononcé ni hostilité systématique. Si bien qu'à la marche précipitée de la Révolution parisienne correspond ici un rythme plus large : l'onde s'amplifie et se calme en s'éloignant de son epicentre. L'enjeu pour le nouveau régime, par le biais de ses administrateurs, de ses représentants ou de ses ministres, consiste à faire adhérer la population aux idéaux républicains. Pour cela, l'art, et en particulier le formidable vecteur de propagande qu'incarne la musique, est ballotté entre impulsion et dirigisme. La chanson se veut également moyen d'éducation, de sensibilisation aux idées du siècle d'une population analphabète à 50% ; la musique monte sur scène. Mais à trop vouloir enrégimenter l'activité chansonnière, les administrateurs locaux ne parviennent guère à susciter l'enthousiasme d'une population davantage préoccupée par les problèmes de ravitaillement et de conscription que la Révolution génère. À partir de l'an II (1794), les pédagogues se détournent de leur public, la musique tend à perdre sa principale raison d'être... l'engouement populaire. La première partie, état des lieux des sources disponibles, rappelle les différents modes de diffusion des productions auvergnates, la prééminence patente des cités en tant que principaux foyers d'Orphée ; la seconde s'attache à l'élaboration de la figure du chansonnier auvergnat, personnage issu de la petite bourgeoisie à la solde du régime ; la troisième partie établit un lien entre le contexte régional brûlant et les hymnes produits.

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