Celebración de la nostalgia : retiradas de carnaval en el Uruguay de los 80

Résumé Fr

"Célébration de la nostalgie : retraites de carnaval dans l'Uruguay des années 80". Les années 80 sont en Uruguay une étape de fermentation. Le 'non' au plebiscit organisé par les militaires en 1980 ouvre la voie à une restauration de la démocratie. Déjà, depuis quelques années, la culture avait joué un rôle actif dans le rétablissement de la participation démocratique, étape de transition à laquelle travaillent le théâtre, la "chanson populaire" et les spectacles de carnaval, en particulier la murga. Le phénomène de la murga déborde largement le cadre du carnaval, dans le temps (il revit toute l'année) et dans l'espace (on le trouve dans des salles de spectacles et des stades, espaces dont il était traditionnellement exclus). On enregistre des disques de murga, elle s'intègre à la musique populaire, au théâtre, part en tournée à travers le pays et même au-dehors. Ces années donnent au carnaval une place centrale dans la culture nationale, ce qui étonne chez un peuple qui s'est perçu lui-même comme triste, gris (tristeza, introversion, manque de goût pour les débordements de fête sont vus comme le propre des Uruguayens, par opposition à la débordante joie des Brésiliens). Un ensemble représentatif de paroles de chansons de murga dégage un certain nombre de caractères : la permanence d'une vision nostalgique, celle de l'Uruguay comme la Suisse de l'Amérique, hors d'atteinte de la violence et de la misère.