Artisanat potier et exploitation du bois dans les chênaies du nord de Montpellier au XIIIe siècle (Hérault, Argelliers, Mas-Viel)

Résumé En Fr

The program of excavation pursued in the area of the “Roc de Pampelune” in Argelliers, a settlement established and fortified in the VIth century A. D. and reoccupied in the XIIIth, has been associated since 1999 with a more general research concerning the occupation of the oak groves in the back-country of Montpellier during the Middle Ages. To this end, a recovery excavation was led on the summit of Mas-Viel hill where surveys had allowed the pinpointing of several red ceramic ovens. One of these ovens was able to be studied, and dated with radiocarbon to the years 1220-1287. The study of about 21000 fragments of ceramic, attributed to at least 851 different items, allows us for the first time to define typological outlines of an until-now little studied original production from the Languedoc. The botanical identification of 890 charcoal pieces and the dendrography of 79 pieces of several centimetres are evidence to the use of 8 species, mainly the Holm oak, the Box tree and the Filaire and/ or Alaterne, which were in the form of calibrated bundles of sticks. The composition of afforestations, the age and the calibre of stalks allow a rather precise evaluation of the rhythms of cutting the copses of Holm oak, including supplying combustible material to the other handicrafts. Finally, the setting up of the workshop near Valène wood acquired by the consuls of Montpellier in 1215 allows us to envisage that this ceramic ware occupied a privileged place on the table in Montpellier.

Le programme de fouille conduit sur l’agglomération du Roc de Pampelune à Argelliers, établissement perché et fortifié du VIe s. de notre ère, réoccupé au XIIIe s., est associé depuis 1999 à une recherche plus générale portant sur l’occupation des chênaies de l’arrière-pays montpelliérain au cours du Moyen Age. Dans ce cadre, une fouille de reconnaissance a été conduite sur le sommet de la colline de Mas-Viel où des prospections avaient permis de localiser plusieurs fours de céramiques rouges. L’un de ces fours a pu être étudié et daté par radiocarbone des années 1220-1287. L’examen de quelque 21000 fragments de céramiques, rattachés à un nombre minimum de 851 pièces différentes permet pour la première fois d’esquisser les contours typologiques d’une production languedocienne originale encore peu étudiée. L’identification botanique de 890 charbons de bois et la dendrométrie de 79 morceaux pluri-centimétriques mettent en évidence l’utilisation de 8 essences où dominent le Chêne vert, le Buis et la Filaire et/ ou Alaterne, sous forme de fagots calibrés. La composition des boisements, l’âge et le calibre des tiges autorisent une restitution assez précise des rythmes de coupe des taillis de Chêne vert, avec alimentation en combustibles d’autres artisanats. Enfin, le contexte d’implantation de l’atelier à proximité du Bois de Valène acquis par les consuls de Montpellier en 1215 laisse envisager que cette céramique occupait une place privilégiée sur la table montpelliéraine.…