L'Aurès et l'olivier

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1993

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Pierre Morizot, « L'Aurès et l'olivier », Antiquités africaines (documents), ID : 10.3406/antaf.1993.1219


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Résumé En Fr

Eventhough the olive-trees have today almost disappeared from the aurasian scenery, the presence of many remains of olive presses in all the parts of the Aures massif as high as 4 500 feet, seems to indicate this cultivation was very much developped in this area during Antiquity. How can we explain its vanishing ? It is, first of all, necessary to underline that this process is recent. 150 years ago, olive-trees were quite prosperous in the south side of the Aures, beneath 3 000 feet. So its disappearing cannot be related to a climatic pejoration which could have happened since the ancient times. Its causes would mainly be economical (a minor use of olive-oil, a modification of the trade circuits) and historical (invasions, populations transfer, etc.). However, some pin-points climatic disasters (an unusual cold weather or extreme drought) could have foster the regression of this cultivation. From the other hand, it may be necessary to correct slightly the altitude factor, having in mind that some olive presses, because they were usually built nearby the inhabited places, would have been set-up on higher spots than the olive-plantations. In the appendix, the author describes the present ways of oil extraction and rewiews the antic sites identified in the Aures mountains. He insists on the surprisingly preserved state of the oil-press remains in oriental Aures. They are likely to give to archeologists many clues on the oil extraction processes which were used during the ancient times.

Alors que l'olivier a pratiquement disparu aujourd'hui du paysage aurasien, la présence de nombreuses ruines de pressoir dans tout le massif jusqu'à l'altitude de 1 500 m semble indiquer que la culture de cet arbre y était très développée dans l'Antiquité. Comment expliquer cette disparition ? Il convient tout d'abord de souligner qu'elle est récente. Il y a 150 ans, l'olivier était encore bien vivace sur le versant sud de l'Aurès en deçà de 1 000 m. L'on ne saurait donc l'expliquer par l'hypothèse d'une pejoration climatique survenue entre l'Antiquité tardive et la conquête française. Ses causes seraient donc plutôt économiques (diminution du rôle de l'huile d'olive — modification des circuits commerciaux) et historiques (invasions-mutation de populations) ; cependant des catastrophes climatiques ponctuelles (froid inhabituel ou sécheresse excessive) ont pu favoriser la régression de cette culture. Par ailleurs, il faut peut-être corriger quelque peu le facteur altitude, en songeant que certaines presses, parce qu'on les construisait souvent au plus près des lieux habités, ont pu être implantées à des altitudes supérieures à celles des olivettes. En annexe, l'auteur évoque les modes d'extraction de l'huile à l'époque contemporaine et passe en revue les différents sites antiques connus à ce jour. Il insiste sur l'état de conservation remarquable des vestiges d'huilerie de l'Aurès oriental, qui lui paraissent susceptibles de fournir aux chercheurs de nombreuses indications sur les modes d'extraction de l'huile pratiqués dans l'Antiquité.

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