2014
Copyright PERSEE 2003-2023. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.
Willy Evenepoel, « The Stoic Seneca on virtus, gaudium and voluptas », L'Antiquité Classique, ID : 10.3406/antiq.2014.3847
Nous savons tous que le stoïcisme considérait la virtus comme le bien suprême, tandis que, pour Épicure, c’est la voluptas qui occupait cette place. Dans cette étude, j’examine quelle place le stoïcien Sénèque laisse pour la voluptas, malgré son rejet de la vie qui tend à la voluptas. Sénèque combat les enseignements d’Épicure relatifs à la voluptas. Il met en évidence l’attitude adéquate par rapport aux jouissances et les conséquences négatives du pathos voluptas. Comme le risque est grand de glisser vers un comportement erroné (pathos), la place que Sénèque attribue au plaisir, en particulier au plaisir physique, est très réduite : le plaisir physique est acceptable seulement dans la mesure où la nature l’a associé aux actes destinés à préserver la vie. Dans la mesure où les jouissances spirituelles sont concernées, Sénèque apprécie particulièrement les voluptates honestae qui sont liées aux «kathekonta » en action. Cependant, la vera voluptas est le gaudium, un sous-produit de la virtus. Seul le sage connaît le gaudium. Bien que l’on tende vers la virtus en vue de la virtus elle-même, Sénèque semble considérer le gaudium comme un stimulus important pour ceux qui sont sur le chemin de la virtus.