La sépulture gallo-romaine de Fontvieille (Vareilles, Creuse)

Résumé En Fr

Discovered at the beginning of the Seventies, the incineration tomb at Fontvieille (Vareilles, Creuse) had not yet been studied. The tomb, which is completely intact, is composed of a funeral chest made of granite, with an octagonal base and a lid in the shape of a pine-cone, also on an octagonal base. An urn for ashes was found in the tomb, made of blue-coloured glass with two handles. The tomb seems to date from the second half of the 2nd Century, but the only clues to prove this are the urn and the shape of the funeral chest. Study of the bones showed that even after incineration, 1219.6 grammes of bone splinters subsisted. These splinters suffered very little pollution, thanks to the airtightness between the base and the cover of the chest, which hepled prevent infiltration. The bones belonged to a relatively young adult, but the sex was unable to be defined. This tomb is particular due to a pile of material covering the incinerated bones, which proved to be the remains of what may be a cloth sack. Study of the fibres showed that the sack is made of linen, and fastened with a hemp cord. The fiber analyses and the textile study shows that the bag was of linen tabby, while the cord closing it was made of hemp. An added sewn element, for either mending or decorating purposes, appears to be made of cotton threads. If the firstfibers are well known and widely spread in Roman Gaul, the use of cotton is, on the other hand, less typical. In this context we may therefore conclude that import has taken place, maybe from India through the Egyptian trade. Although it’s less likely, the possibility of a Nubian origin must be kept in mind.

Signalée au début des années 1970, la sépulture à incinération de Fontvieille (Vareilles, Creuse) n'avait pas encore été étudiée. Intégralement conservée, elle se compose d'un coffre funéraire en granite, à base octogonale et couvercle en forme de pomme de pin sur base octogonale. Elle contenait une urne cinéraire en verre bleuté à deux anses. La chronologie de cette sépulture, qui semble bien être axée sur la seconde moitié du IIe s. ne peut être fondée que sur quelques critères, tels que l'urne ou la forme du coffre funéraire. L'étude des ossements a montré qu'après crémation subsistait 1219,6 g d'esquilles, très peu polluées par les infiltrations, grâce à une très bonne étanchéité entre la base et le couvercle du coffre. Ces derniers appartiennent à une personne adulte, sans doute relativement jeune, mais le sexe n'a pu être défini. Cependant, la particularité de cette sépulture tient en la présence, au-dessus des ossements incinérés, d'un amas de tissus. Ils se sont avérés être les vestiges d'un possible sac en toile. L’analyse des fibres et l’étude des tissus montre que le sac est une toile de lin, et que la cordelette qui le ferme est de chanvre. Un élément rapporté à l’aiguille, ravaudage ou procédé décoratif, se révèle fait de fil de coton. Si les deux premiers matériaux, chanvre et lin, sont bien connus et largement diffusés dans la Gaule romaine, l’emploi de coton est en revanche plus atypique. Il relève, dans ce contexte, d’une importation, probablement d’Inde transitant par le commerce égyptien. Bien que moins probable, on ne doit pas omettre la possibilité d’une provenance nubienne.