De l’Africano gaulois ? Prémisses d’une enquête sur la carrière pyrénéenne mal connue de Bize

Résumé Fr

L’africano — antique marmor luculleum — figurait parmi les roches ornementales les plus prestigieuses à l’époque romaine. La provenance géographique de ce matériau est restée incertaine pendant des siècles. Il aura fallu attendre la fin des années 60 pour que la carrière de Karagöl, près de Téos en Turquie, soit identifiée. Depuis lors, de nouvelles exploitations et les preuves d’une administration impériale ont été mises en évidence dans ce district de Seferihisar. Si ces sources ont fait l’objet de travaux approfondis, la présence d’une brèche similaire dans les Pyrénées, mentionnée par divers auteurs du XIXe s., a été totalement ignorée par la communauté scientifique. La première référence que nous avons trouvée date de 1829. Le vicomte Héricart de Thury, alors ingénieur en chef au Corps royal des Mines, publiait dans le Bulletin d’encouragement pour l’industrie nationale, un rapport sur l’état des carrières de marbre de France où il écrivait : “Les Romains ont beaucoup employé la brèche africaine dans leurs plus beaux monuments ; mais on ignore où ils les faisaient extraire. Peut-être des carrières de Bize, qui offrent des vestiges d’anciens travaux, ont-elles été exploitées par ce peuple conquérant”. L’objectif de cet article est d’attirer l’attention sur ces carrières dont l’étude approfondie pourrait potentiellement remettre en cause nombre d’attributions de provenance.