Les sépultures de Kerma, Soudan (3000-1500 B.C.) : apport de l’anthropologie

Résumé En Fr

The sepultures of Kerma (Sudan) (3000-1500 B.C.) : the contribution of the antrhopology. About 200 graves has been excavated by the archeaological mission of the University of Geneva at Kerma. The paleodemographic analysis shows a relatively high mortality caracterized by a low surviving rate (e°o = 22-23 years). The non-adults skeletons represent 32% of the population. Mortality is increased by the presence of human sacrifices, especially adolescents between 15 and 19. Morphology analysis shows a heterogenous population with some groupement of persons with identical caracteristics. The human type of the populations remains the same all over the period. The comparison of the Kerma population with those of the Nile valley (Egypt, Nubia) and Africa demonstrates that it makes part of the Nubian populations. There are affinities with the Egyptian population, but very few with the African ones (except the Ethiopian, which is quite similar to the Nubian). The mutilation of tooth - a well attested custom among Africans - exists in the Kerma culture. At Kerma, 6-7% of persons have an ablation of the upper and lower incisives. The pactice itself shows the influence of the South on Kerma. The human sacrifice is an important ritual. First appeared in the Old Kerma Period it becomes more important in the Classical Period. There are several persons in a sacrifice grave (men, women, children). They represent the same population as others graves though there is no possibility, until now, to discover a family relationship among them.

Les restes humains des fouilles de la mission archéologique de l’Université de Genève proviennent de la nécropole de Kerma (3000-1500 B.C. ). Environ 200 tombes ont été excavées. L’analyse paléodémographique montre une mortalité assez forte caractérisée par une faible espérance de vie à la naissance (e°o = 22-23 ans). Cette mortalité est aggravée par la présence de sujets sacrifiés. Les non-adultes forment 32 % de la population totale. On observe une sélection des inhumés en faveur des adolescents de 15 à 19 ans, provoquée en partie par la présence des sacrifices humains. L’analyse morphologique montre une assez forte hétérogénéité de la population avec cependant des regroupements d’individus à morphologie semblable. Le type humain de la population reste le même au cours du temps. L’insertion des groupes Kerma dans un échantillon de populations le long de la vallée du Nil (Egypte, Nubie) et en Afrique nous indique que la population de Kerma s’insère bien dans l’ensemble des populations nubiennes. Elle présente une certaines affinité avec les populations égyptiennes et beaucoup moins avec les populations africaines (exception faite de l’Ethiopie qui est morphologiquement assez proche des Nubiens). On observe à Kerma, la mutilation dentaire (ablation de certaines dents) qui est une coutume pratiquée par de nombreuses populations africaines. A Kerma 6 à 7 % des sujets montrent une ablation des incisives supérieures et inférieures. Cette pratique dénote l’influence des populations du Sud à Kerma. Le sacrifice humain est un autre rituel important. Il apparaît au Kerma Ancien pour prendre un développement important au Kerma Classique. On peut trouver dans les tombes un ou plusieurs sujets sacrifiés (hommes, femmes ou enfants). La composition ethnique des sujets sacrifiés ne diffèrent pas de celle des sujets principaux des tombes et il n’a pas été encore possible de reconnaître des liens familiaux à l’intérieur d’une même sépulture.