L’Univers minéral dans la pensée égyptienne : essai de synthèse et perspectives

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1997

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Sydney H. Aufrère, « L’Univers minéral dans la pensée égyptienne : essai de synthèse et perspectives », Archéo-Nil (documents), ID : 10.3406/arnil.1997.1207


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Résumé En Fr

Metals, minerals, chemical products, ductil or movable materials (sand, earth, clay) constituted the subject of a specific approach of Egypt, reminiscent of etiological myths whose purpose was to integrate them as actors’representative of the universe. When dealing with the offerings to the gods, the most precious among them recall to mind events which justified their use, for they were meant to stress such of such facets of the deities through the power of the analogy by virtue of affinities between the mineral kingdom, the vegetable kingdom, the stars and the decans. To whom belong minerals and metals is in the same time in the possession of a power over the gods, or at least a strong power of divine suggestion of which one makes the best possible use in astrology, born during the late periods of Egypt. Because of divine essence, they represent a bit of the gods themselves, at least from the point of view of the metaphor, elaborated to the point of representing the gods in precious materials. Gold, silver, minerals such as lapis lazuli, turquoise, green felspar, red jasper and carnelian form guarantees of immortality, because they guarantee the similarity between the deity and man who finds himself invested by them, hence a quite detailed use being the objet of precise interdicts which have not always been respected but which come back as a leitmotiv in the religious literature and deeply impose its character in the mentalities. Extracted from quarries and mines as if the purpose was to take them out from the divine body from which they emanate, the are the object of a thought process slowly leading to alchemy on the basis of the observation of the different complex carried operations such as working and refining of ores consisting of alloys. Thus, alchemy depends on the wish to accelerate the divine time — the one of the geological stages — in order that man can be the holder of the most refined elements of nature, guarantees of light and eternity : the philosophers’stone of the old alchemists.

Métaux, minéraux, produits chimiques, matières ductiles ou meubles (sable, terre, argile) ont fait l’objet d’une approche particulière à l’Égypte, teintée de mythes étiologiques destinés à les intégrer comme représentant des acteurs de l’univers. Les plus précieux d’entre eux rappellent, dans les offrandes aux dieux, des événements qui en justifiaient l’emploi, étant destinés à susciter telle ou telle facette de la divinité, par la puissance de l’analogie en vertu des «sympathies» établies entre le règne minéral, le règne végétal, les astres et les décans. Qui a en sa possession des minéraux et des métaux détient, dans le même temps, un pouvoir sur les dieux, du moins un fort pouvoir de suggestion divine dont on tire parti dans l’astrologie, née dans l’Égypte des époques tardives. Car d’essence divine, ils forment une parcelle des dieux eux-mêmes, du moins sur le plan de la métaphore poussée au point de représenter les dieux en matières précieuses. L’or, l’argent, les minéraux tels que le lapis-lazuli, la turquoise, le jaspe vert, le jaspe rouge et la cornaline sont des gages d’immortalité, car ils garantissent la similitude entre la divinité et l’homme qui s’en trouve revêtu, d’où un emploi très circonstancié faisant l’objet de tabous précis qui n’ont pas toujours été respectés mais qui reviennent comme un leitmotiv dans la littérature religieuse et impose profondément sa marque dans les mentalités. Tirés des carrières et des mines comme s’il s’agissait de les extraire du corps divin dont ils émanent, ils font l’objet d’une démarche intellectuelle menant lentement vers l’alchimie sur la base de l’observation des différentes opérations complexes tels que l’exploitation et le raffinage des minerais constitués d’alliages. L’alchimie repose ainsi sur le désir d’accélérer le temps divin — celui des étapes géologiques — afin que l’homme puisse être détenteur des éléments les plus raffinés de la nature, gages de lumière et d’éternité : la pierre philosophale des vieux alchimistes.

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