La culture pharaonique au sein des africanités

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2019

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Dimitri Meeks, « La culture pharaonique au sein des africanités », Archéo-Nil (documents), ID : 10.3406/arnil.2019.1321


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Résumé En Fr

The connections of the Pharaonic civilisation with Nilotic and Sub-Saharan African cultures are in debate since long in Egyptology. Since the end of the 19th century ethnologists and anthropologists lead surveys bringing to light, in traditional societies, cultural facts linking them to Ancient Egypt. Archaeologists, especially prehistorians, stepped behind them. Their results were taken over and discussed even if it never constituted a mainstream approach in Egyptology. Decolonisation led Africans of the continent and of the diaspora to question their past independently from the demeaning image the occidental colonisation wanted to hand them down. Afrocentrism became interested in pharaonic Egypt supposed to be the ultimate ancestor of African cultures. It was based upon two fundamentals considered as unavoidable : ancient Egyptians were Blacks and were speaking the oldest of all known African languages just like a kind of African Sanskrit, compared to what the Sanskrit was to the Indo-European languages. This moved the debate from the scientific ground to the ideological one. This article shows that these two principles are questionable and that we can study the Africanity of the pharaonic civilisation on more solid grounds. This is because – as Souleyman Bachir Diagne quoted in the conclusion puts it – Afrocentrism is mimetic of the euro-centred mind. The Africanity of the pharaonic civilisation is the subject of fruitful scientific researches, permanently progressing, that no “ centred” mind should hamper.

Les liens de la civilisation pharaonique avec les cultures de l’Afrique nilotique et sub-saharienne sont en débat depuis longtemps au sein de l’égyptologie. Dès la fin du xixe siècle, ethnologues et anthropologues ont mené des enquêtes mettant en lumière, dans les sociétés traditionnelles, des faits culturels qui les reliaient à l’Égypte ancienne. Les archéologues, spécialement préhistoriens, leur ont emboîté le pas. Leurs résultats ont été alors repris et discutés même si cela n’a pas constitué un courant de recherche majeur dans l’égyptologie. La décolonisation a amené les Africains du continent et de la diaspora à interroger leur passé indépendamment de l’image dévalorisante que la colonisation occidentale voulait leur léguer. L’afrocentrisme s’est intéressé à l’Égypte pharaonique supposée être l’ancêtre ultime des cultures africaines. Mais il s’est appuyé sur deux fondamentaux considérés comme incontournables : les Égyptiens de l’Antiquité étaient des Noirs et parlaient la plus ancienne de toutes les langues africaines connues, une sorte de sanskrit de l’Afrique, à l’image de ce que celui-ci fut pour les langues indo-européennes. C’était déplacer le débat du terrain scientifique vers le terrain idéologique. L’article montre que ces deux principes sont contestables et que l’on peut étudier l’africanité de la civilisation pharaonique sur des bases plus solides. Ceci, comme le dit Souleymane Bachir Diagne cité en conclusion, parce que l’afrocentrisme est un mimétisme de la pensée eurocentrée. L’africanité de la civilisation pharaonique fait l’objet de recherches scientifiques fructueuses qui ne cessent de progresser et qu’aucune pensée «centrée » ne devrait entraver.

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