2004
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Olivier Buchsenschutz et al., « L'archéologie à la conquête de l'espace : les « cartes à pois » et le poids des cartes, de la carte archéologique au système d'information géographique », ArchéoSciences, revue d'Archéométrie, ID : 10.3406/arsci.2004.1057
Après une longue période de méfiance, les archéologues s'intéressent de plus en plus à l'espace, et le développement des « Systèmes d'Information Géographique », qui peuvent gérer aussi bien des répartitions d'objets sur une fouille limitée que sur une carte d'Europe, des prospections au sol ou des bilans régionaux, les encouragent dans cette voie. A côté des statistiques et des calculs mathématiques, l'analyse spatiale et le traitement graphique des données peuvent fournir tous les éléments d'une démonstration scientifique. La collaboration avec des géographes et un sérieux apprentissage de la cartographie sont nécessaires pour identifier les résultats des analyses spatiales et les faire admettre comme preuves à part entière. Les cartes archéologiques se sont toujours développées en parallèle avec la cartographie générale des territoires. La confrontation des corpus archéologiques avec les S.I.G. décrivant la pédologie, le milieu naturel, l'habitat actuel, permettent une analyse critique de l'état actuel des connaissances, et une simulation ou une modélisation du paysage historique. La confrontation des différentes bases géoréférencées permet d'éliminer les biais qui altèrent les répartitions dont nous disposons aujourd'hui. Enfin la reconstitution des territoires protohistoriques ou antiques en général suppose une analyse spatiale fine de l'espace médiéval et moderne qui est à peine entamée. Pour identifier les persistances de formes anciennes dans le paysage actuel, nous avons besoin en effet de reconstituer toute leur évolution. Le semis de points de la « carte archéologique » n'est pas une fin en soi, c'est en même temps une donnée incontournable. Il est constitué comme un graphique (x,y) d'une forme particulière. Mais, fondé sur un échantillonnage incomplet de sites, il suppose une critique approfondie des sources si on veut s'en servir pour reconstituer l'organisation des territoires. Nous nous appuierons essentiellement sur des exemples tirés d'un expérience menée sur le Berry antique.