L'école des ouvriers

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1978

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Paul Willis, « L'école des ouvriers », Actes de la Recherche en Sciences Sociales, ID : 10.3406/arss.1978.2615


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Résumé De En Fr

Die Schule der Arbeiter Die vom Ausbildungssystem ausgeübte Herrschaft erschopft sich nicht in der blossen Eintrichterung einer passiv aufgenommenen Ideologie. Die Jegendlichen aus der Arbeiterklasse setzen dem häufig einen kulturellen Widerstand entgegen, der in männlichem Chauvinismus, abweichendem Verhalten, in der Neigung zu Witzen und im rüden Ton des Jargons seinen Ausdruck findet. Dieser Widerstand, und seine Ausprägungen : mangelnde Disziplin und Gewalt in den Schulen, in aller Schärfe als Hindernis fur das «weiche» Funktionieren des englischen Ausbildungssystems wahrgenommen, ist mittlerweise zu Themen nationaler Beunruhigung geworden, die durch die Medien, die Lehrergewerkschaften und höchsten Regierungsinstanzen Widerhall und zugleich Verstärkung erfahren. Eine ethnographische Studie von Sprache, Praktiken und Haltungen von «Jungen» der Arbeiterklasse aus dem Industriegebiet der Midlands zeigt indessen, daß die diversen Widerstands— und Subversionsformenanscheinendgerade das Mittel bilden, kraft dessen ein entscheidender Aspekt der gesellschaftlichen Reproduktion, nämlich die Reproduktion des Proletariats, gewährleistet wird — ohne Zwang und Indoktrination, mit Einwilligung und gar fröhlicher Akzeptierung ihres sozialen Schicksals durch die betroffenen Jugendlichen. Die Jungen der Arbeiterklasse, deren kulturelles Erbe sie fur die Charakterisierung als «Versager» des Systems prädisponiert, haben die Wahl : entweder das Spiel der Institution zu spielen und zu versuchen, sich ihm als unterwürfige Konformisten zu integrieren, als devotes «Sprachrohr» der Stimme ihres Herrn, oder fur die Gegenkultur der «Kerle» zu optieren und sich dank einer Kultur abzusetzen, deren Reichtum es ihnen ermöglicht, ihre schulische Erfahrung zu begreifen und zu meistern sowie von innen heraus die Widersprüche, die die Schule ihnen einzuhämmern versucht, zu erkennen. Es gibt eine Kontinuität von antischulischer Kultur und Betriebs -Kultur, mit ihren Techniken der Selbstverteidigung, des moralischen Uberlebens, auch ihrer eigentùmlichen Zelebrierung der Arbeitsbedingungen innerhalb der Fabrik, ungeachtet ihrer Realität. So bildet der Widerstand gegen die Schule gleichsam eine Form des Lernens eines Typs von manueller Arbeit, die anders unakzeptierbar erschiene. Der Ubergang dieser Jugendlichen von der Schule zur Arbeit ist ohne den Rekurs auf Schemata der Weltinterpretation, die von den Jungen anhand der in der Schule wie im Betrieb verfugbaren Materialien konstruiert werden, nicht zu verstehen. Erst wenn diese spezifischen Prozesse einer semi-autonomen Kultur begriffen sind, läßt sich auch begreifen, aufgrund welcher ironischen Perversion und den Anstrengungen der Lehrer wie den Fähigkeiten der Jungen zum Widerstand und zum Erfassen ihrer Lage zum Trotz, gleichsam «im Rücken» der Betroffenen sich die gesellschaftliche Reproduktion vollzieht.

Learning to Labour. The domination exerted through the school System is not the inculcation of an ideology that is passively imbibed. Many working class boys put up a cultural resistance especially as expressed through chauvinism, delinquency, joking and specialised «rough», language. The perceived «problem» this resistance poses for the smooth functioning of the English school system is now sufficiently evident to have become a full-scale «moral panic» about indiscipline and violence in British schools, re-echoed and amplified by the discourses of the media, the teachers' unions and the highest levels of Government. An ethnographie study of the language, practices and attitudes of working class lads in the English industrial Midlands, as they move from school to employment, shows, however, that their oppositional responses of refusal, resistance, reinterpretation and subversion may well be the very means by which a key aspect of social reproduction in a capitalist society, the reproduction of the proletariat, is accomplished, without constraint or indoctrination but with the consent and even joyous acceptance of their social destiny by those concerned. Those working-class youths whose cultural heritage leads them to suffer external definition as scholastic «failures» have a choice of response : to play the game of the institution and to seek integration as humbe conformists, «ear'oles» attentive to their teacher ; or to opt for the counter-culture of the «lads», a differentiation into a cultural mode which is a rich, inventive generator of ways of grasping and mastering their experience of schooling, of «penetrating» the contradictions of the ideologies in which the school strives to enmesh them. This «counter-school culture» is continuous with the culture of the factory shop floor, with its techniques for self-defence, moral survival and a kind of celebration in and despite the conditions of factory labour. Thus the response of resistance at school is an apprenticeship and a channelling towards a certain type of work which might otherwise appear unacceptable. The transition of these lads from school to work cannot be understood without reference to the meanings they daily construct and impose, on the basis of resources transmitted within the working-class school and on the factory shop floor. It is only by grasping the processes of this semi-autonomous culture that one can understand the ironic twist whereby, despite the efforts of their educators, despite the lads' capacity for resistance and grasp of their situation, and to some extent «behind the backs» of all concerned, social reproduction takes place.

L'école des ouvriers. La domination qui s'exerce par le système d'enseignement ne consiste pas en l'inculcation d'une idéologie passivement absorbée. Les garçons issus de la classe ouvrière opposent souvent une résistance culturelle qui s'exprime à travers le chauvinisme masculin, les écarts de conduite, le goût des blagues et la rudesse de l'argot. Cette résistance est perçue comme un obstacle au fonctionnement en douceur du système d'enseignement anglais avec une telle acuité que l'indiscipline et la violence dans les écoles sont devenues les thèmes d'une inquiétude nationale dont les médias, les syndicats d'enseignants et les plus hautes instances gouvernementales se sont fait l'écho en les amplifiant. Une étude ethnographique du langage, des pratiques et des attitudes de «gars» de la classe ouvrière dans la région industrielle des Midlands, au cours de leur passage de l'école au monde du travail, montre pourtant que les formes diverses de résistance et de subversion sont peut-être le moyen même par lequel un aspect décisif de la reproduction sociale, la reproduction du prolétariat, est assurée, sans contrainte ni endoctrinement, mais avec le consentement et même l'acceptation joyeuse de leur destin social par les jeunes intéressés. Les jeunes de la classe ouvrière que leur héritage culturel prédispose à être définis comme les «ratés» du système ont le choix de leur réponse : ou bien jouer le jeu de l'institution et chercher à s'intégrer comme humbles conformistes, «fayots» attentifs à la parole du maître, ou opter pour la contre-culture des «gars» et se différencier par une culture dont la richesse permet de saisir et de maîtriser leur expérience scolaire et de voir de l'intérieur les contradictions que l'école s'efforce de leur inculquer. Il y a une continuité entre la culture anti-école et la culture d'atelier, avec ses techniques d'auto-défense, de survie morale, et avec une certaine forme de célébration, en dépit de leur réalité, des conditions de travail de l'usine. Ainsi la résistance à l'école constitue une forme d'apprentissage à un type de travail manuel qui risquerait autrement de paraître inacceptable. Le passage des «gars» de l'école au travail ne peut être compris sans référence aux schèmes d'interprétation du monde construits par les gars à partir des ressources disponibles à l'école et à l'atelier. C'est seulement en saisissant les processus propres à cette culture semi-autonome que l'on peut saisir par quelle perversion ironique, en dépit des efforts des éducateurs et de la capacité des gars à résister et à comprendre leur situation, et dans une certaine mesure «dans le dos» de tous les intéressés, la reproduction sociale a lieu.

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