1992
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John Comaroff et al., « Le fou et le migrant », Actes de la Recherche en Sciences Sociales, ID : 10.3406/arss.1992.3025
Le fou et le migrant Cet article étudie la nature de la conscience historique, et sa relation à la culture, chez les Tshidi-Barolong, un peuple tswana sud-africain. Sur la base des images fournies par deux informateurs -un fou et un ancien travailleur migrant- il examine non seulement le contenu de la conscience tshidi, mais aussi ses formes d'expression. Celles-ci diffèrent des modes narratifs de représentation associés à l'histoire dans le contexte occidental, et s'appuient sur des moyens poétiques variés - et de la manière la plus remarquable sur la rhétorique du contraste. Ainsi les concepts opposés de travail et de peine, l'un associé au setswana (les manières tswana) et l'autre au sekgoa (les manières européennes), sont les tropes principaux à travers lesquels les Tshidi construisent leur passé et leur présent. De telles formes rhétoriques paraissent, à l'examen, pouvoir se rencontrer fréquemment dans des situations de changement rapide. En conséquence, cette disgression dans la poétique de l'histoire éclaire des questions très générales concernant les liens entre la conscience, la culture et la représentation.