SOS Elysée. Les réclamations sur le permis de construire

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1980

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François d' Arcy, « SOS Elysée. Les réclamations sur le permis de construire », Les Annales de la Recherche Urbaine, ID : 10.3406/aru.1980.986


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SOS Elysée. Claims concerning building permits. (François d'Arcy, p. 68-116) The president of the Republic and the minister of the Environment both receive a substantial amount of mail from persons who have been refused buildings permits or who feel wronged by constructions on a neighbouring piece of land. F. d'Arcy analyzes this body of letters in order to bring to light what sort of arguments the claimants make use of, what picture of the State emerges from this, and what strategies are employed. The correspondence brought to the highest state level is compared to the claims taken to the regional channels of administration. Letters sent to the central authorities are all formed on the same basis, namely that of an appeal to an arbiter : what the complainants say about themselves may be analyzed as the "justification of a wronged interest an interest worthy of legal protection by those whose task it is to enforce the law ; this is then followed by the designation of the aggressor, who may be an individual or the administration itself. Finally, the demand for protection and for arbitration concludes the request. An investigation in two regional direc¬ tions, one in the West and the other in the South of France, enables the author to identify other claims strategies than those which form appeals to the highest state level, and to specify attitudes towards legal norms. F. d'Arcy seeks finally to elucidate what is at stake, in the subjective sense, in the contacts between builders (of private dwellings) and administration. The request for a building permit is the administration manifestation of the project, of a whole lifetime. The building of a house is at the same time the manifestation of a certain social identity and of relations between the individual concerned and others. The request for a building permit is also a very strong social request to the State's institutions for social recognition. "By giving its endorsement to the exterior aspect of a house and to a certain number of its technical characteristics, the administration does nothing else but move towards an acceptance of this request." Connected to the social act of the building permit, and to the claims which it instigates, are the expression of the "builder's phantasm" on one hand and "juridism" on the other. The common act of applying the law has undergone complex transformations, a whole series of displacements have taken place. First, a movement from the social to the legal norm, to which are ascribed more and more social imperatives when the social norm weakens. In the very content of the legal norm a displacement of the law towards and administrative norm is occuring — the law is a compromise between several possible solu¬ tions worked out at the heart of political representation, the administrative norm declares the optimal solution (without any alternative) in the name of some form of wisdom. Finally, in therey content of the legal norm, a third displacement can be perceived, with the introduction of esthetics into the legal system.

SOS Elysée. Les réclamations sur le permis de construire. (François d'Arcy, p. 68-116) Le président de la République et le ministre de l'Environnement reçoivent un abondant courrier de la part de personnes à qui un permis de construire a été refusé ou qui se sentent lésées par des constructions sur un terrain voisin du leur. F. d'Arcy fait l'analyse de ce corpus de lettres afin de mettre en évidence quels types d'arguments les réclamants utilisent, quelle image de l'Etat s'en dégage, quelles stratégies ils mettent en œuvre. Ce courrier porté au niveau le plus élevé de l'Etat est comparé aux réclamations portées dans les directions départementales de l'équipement. Les lettres envoyées aux autorités centrales comportent une même structure, qui est celle du recours à un juge : ce que les requérants disent d'eux-mêmes peut s'analyser comme la légitimation d'un intérêt lésé, intérêt digne d'être protégé par le droit, et par ceux qui ont charge de l'appliquer ; ensuite vient la désignation de l'agresseur, qui peut être un particulier ou l'administration elle-même ; enfin la demande de protection et d'arbitrage vient conclure la requête. Une enquête exploratoire dans deux directions départementales, une de l'Ouest, l'autre du Midi, permet d'identifier d'autres stratégies de réclamation que celles qui structurent les recours au niveau supérieur de l'Etat et de préciser les attitudes vis-à-vis de la norme juridique. F. d'Arcy cherche enfin à élucider ce qui est en jeu, subjectivement, dans les rapports entre les bâtisseurs (de maisons particulières) et l'administration. La demande de permis de construire est la manifestation administrative du projet de toute une vie. La construction d'une maison est à la fois manifestation d'une certaine identité sociale et d'une représentation des rapports du sujet aux autres. La demande de permis de construire est aussi une demande sociale, très forte, faite aux institutions de l'Etat, de reconnaissance sociale. «En donnant son aval sur l'aspect extérieur d'une maison et sur son inscription spatiale, et non pas seulement sur un certain nombre de caractéristiques techniques, l'administration ne fait qu'aller à la rencontre de cette demande.» Autour de l'acte social du permis de construire et des réclamations qu'il suscite s'articule, d'un côté, le «fantasme du bâtisseur » et, de l'autre, le juridisme. L'acte banal d'applications de la loi a connu des transformations complexes ; toute une série de déplacements ont eu lieu : d'abord de la norme sociale à la norme juridique à qui l'on fait prendre en charge de plus en plus d'impératifs sociaux lorsque la norme sociale s'affaiblit. A l'intérieur même de la norme juridique s'observe un déplacement de la loi vers la norme administrative : la loi, compromis entre plusieurs solutions possibles élaborées au sein de la représentation politique ; la norme administrative qui dit la meilleure solution possible (sans alternative) au nom d'un certain savoir. Enfin, sur le contenu même de la norme juridique, un troisième déplacement s'observe avec l'introduction de l'esthétique dans le droit.

SOS Elíseos. Las reclamaciones sobre los permisos de construir. (François d'Arcy, p. 68-116) El Presidente de la República y el Ministro del Medio Ambiente reciben un abundante correo de la parte de personas a las que se les ha negado el permiso de construir, o de las que se sienten perjudicadas1 por construcciones en un terreno vecino al de ellos. F. d'Arcy hace el análisis de las cartas para tratar de poner en evidencia los tipos de argumentos utilizados por los reclamantes, cual es la imagen que se desprende del Estado y cuales son las estrategias que utilizan. Este correo llevado al nivel más elevado del Estado, se compara a las reclamaciones dirigidas a las direcciones départementales del equipamiento. Las cartas enviadas a las autoridades centrales tienen la misma estructura que la del recurso a un juez : lo que los demandantes dicen de ellos mismos puede analizarse como la legitimación de un interés perjudicado, interés digno de ser protegido por el derecho y por aquellos que están encargados de aplicarlo ; enseguida viene la designación del agresor que puede ser un particular o la administración ; la petición concluye con el pedido de protección y de arbitraje. Una encuesta exploratoria en dos direcciones départementales una al oeste y otra al sur, permitió identificar otras estrategias de reclamación diferentes de aquellas que estructuran sus recursos al nivel superior del Estado y de precisar las actitudes del punto de vista de la norma jurídica. F. d'Arcy busca dilucidar lo que está en juego , subetivamente, en las relaciones entre los constructores (de casas particulares) y la administración. El pedido de permiso de construir es la manifestación administrativa, del proyecto, de toda una vida. La construcción de una casa es a la vez manifestación de una cierta identidad social y de una representación de las relaciones del sujeto. El pedido de permiso de construir es también una demanda social muy grande, hecha a las instituciones del Estado, de reconocimiento social. «Dando su consentimiento sobre el aspecto exterior de una casa y sobre su inscripción espacial, y no solamente sobre un cierto número de características técnicas, la administración no hace que ir al encuentro de esta demanda.» Alrededor del acto social del permiso de construir y de las reclamaciones que crea, se articulan de un lado «el fantasma del constructor» y del otro el estado de ánimo jurídico. El acto banal de aplicaciones de la ley conoció transformaciones complejas : se realizaron toda una serie de desplazamientos. Para empezar se pasa de la norma social a la norma jurídica, a la que se hace tomar a su cargo de más en mas imperativos sociales cuando la norma social se debilita. En el interior mismo de la norma jurídica se observa n desplazamiento de la ley hacia la norma administrativa : la ley, compromiso entre varias soluciones posibles elaboradas en el seno de la representación política ; la norma administrativa da la mejor solución posible (sin alternativa) en nombre de un cierto saber. Por último, sobre el contenido mismo de la norma, jurídica se observa un tercer desplazamiento , con la introducción de la estética en el derecho.

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