Town-Planning policy and operational fiction. An international expert on traffic matters in a city considered technically perfect in its conception and operation is fascinated to discover that a political conflict has developed there between two factions. His activities take on a political coloration in spite of himself, as if he were being manipulated like a piece on a chess-board. The metaphor (the «as if» aspect) is exposed and denounced by the expert himself. Unfortunately, the chess-game turns out to be the reality, and he himself, the traffic expert, is the knight, the most mobile piece on the board. This tale, told in a novel by J. Brunner entitled The Square of the City, serves as introduction to an essay on town-planning technique, rationality and the state, along the lines indicated below. The technician and the developing crisis of technique. Does the current malaise, as described by the technicians of planning and development, act as a factor provoking a crisis of technique itself ? — 2. From this angle, should the crisis be regarded as producing a «new» field of technique — a contradictory and extensive field of choice and of give-and-take where the technician finds himself in the position of one of the stakes ? — 3. The mirror-field appears to offer the technicians no longer the idealized image of the ratio¬ nality in which he loved to reflect (or be reflected) and to move (or be seen moving), but rather the polymorphous outbreak of the conflict. Is this an advance sign of the end of technology, of the coliapse of the technological rationality ? Perhaps what we are witnessing here is the onset of a new species of legitimation in which technology would play upon the developing crisis of the technicians in order to favor the deployment of its own forces, its own categories of thought ? The magic of rationality : technological ideality and rhetorical techniques. 1. Over and above the concept of the technician working in the field of rationality and constantly reasoning about reality, there is a kind of magic procedure that operates in the area of prevision, considered more as an area of the perfectible than of the possible. Hovering over it all is the idea of the basic human imperfection of the world — of the incompleteness of a rationality that abhors a vacuum, legitimating both its necessary technological fulfillment and the necessary failure of its ideal-type. — 2. Does the magic of the mirror — which acts by the magic of words and comes down to the ritual of the programmed choice : the rhetoric of programs in which the politician, regardless of his place on the chessboard , becomes a technician of needs — do anything more than feed a huge game of signs, of interchangeable symbols, in which all references are finally confounded ? The paradox of the technician and the experience of limits : The State and the vicissitudes of rationality. 1. Can a «habitus» of the state be discovered in its differential expressions and is it connected with the technological logic ? Or is there rather a «locus solus», confined within its territorial limits and hierarchies ? These two versions of the same question can be combined in the following one : in the era of technological reproduction, does not every state tend to proliferate wherever it plays a role on the level of technology ? Does not regional planning operate in that space where the centralism of the state (whether or not the political system be centralized) «lossens up» the better to proliferate ? — 2. The will to confine (or to delimit) the state within its boundaries, even while such proliferation is under way, might well constitue little more than a kind of show set-up enabling it to operate as a magic center from which one could, in line with the technological model, define the rules of its know-how, of its accepted customs. — 3. The technocratic face that makes its appearance here corresponds then to a sort mirror-play of the planning mechanism referred to above, by which the politician could achieve, through the technocratic state, the technician's frustrated essence. The conflict of logics and the logic of conflict. 1. Does the inability of mathematical logic to solve the problems raised by the technological aspects of regional planning and development result in the resort to a logic of failure, of an eternally-expected defeat, since positive achievement requires something more than a beautiful but abstract design ? — 2. The supposed conflict, whether in the introjected form of an identity crisis for the technicians or in the reactivation of social bodies (the action of utilizer's groups, of environmental defense groups, of ecology movements) would then seem to constitute a moment of energy recycling : the moment when failure-behavior assumes the form of a productive force. — 3. The postponed production of technological logic, its momentary suspension on the conflict-torn stage of political legitimation, points up a double tendency : The entrance of the technological into the logic of representation, no longer merely through the underlying categories (subject/objet, man/nature), but also from the viewpoint of their political operationally ; the entrance of the political into the logic of representation, not merely in the sense of representativity, but also in the sense of its underlying categories.
Un expert international en matière de circulation dans une cité techniquement parfaite dans sa conception et son fonctionnement découvre, intrigué, qu'un conflit politique entre deux factions s'y développe. Ses interventions prennent un sens politique malgré lui, comme s'il était manipulé comme une pièce d'un jeu d'échecs. La métaphore (le «comme si») est dénoncée et dévoilée par l'expert lui-même. Malheureusement pour lui, le jeu d'échecs était la réalité et il était vraiment, lui l'expert en circulation, le cavalier, la pièce la plus mobile. Cette fiction, contée dans un roman de J. Brunner, La ville est un échiquier (The Square of the City), introduit un essai sur la technique urbanistique, la rationalité et l'Etat dont l'argument est le suivant. Le technicien et la mise en crise de la technique. 1. Le malaise actuel évoqué par les techniciens de l'aménagement ne joue-t-il pas, par-delà ceux-ci, comme un mode de mise en crise de la technique elle-même ? — 2. Dans cette optique, n'y a-t-il pas lieu de considérer cette mise en crise comme productive d'un «nouveau» champ de la technique — champ contradictoire et extensif du choix et du négociable où le technicien se retrouve en position d'enjeu ? — 3. Ce champ miroir semble renvoyer au technicien non plus l'image d'une idéalité de la ratio dans laquelle il aimait (se) réfléchir et (se voir) figurer, mais l'éclatement polymorphe du conflit. Cela est-il annonciateur de la fin de la technique, de l'effondrement de la rationalité technicienne ? N'assiste-t-on pas plutôt à l'inauguration d'un nouvel espace de légitimation où la technique jouerait de la mise en crise des techniciens pour mieux œuvrer au déploiement de son mode, de ses catégories de pensée ? Magiques de la ratio : idéalités techniciennes et technique du discours. 1. Par-delà le postulat du technicien d'œuvrer sur le terrain de la rationalité et dans un perpétuel arraisonnement du réel, il y a comme une procédure magique qui fonctionne dans l'ordre de la prévision, en tant qu'ordre du perfectible plus que du possible. Plane ici l'idée d'une radicale imperfection humaine du monde — incomplétude d'une ratio qui a horreur du vide d'où se légitime son nécessaire accomplissement technique comme le nécessaire échec de son idéal type. — 2. Magie du miroir qui passe par la magie du verbe et renvoie au rituel du choix programmé : le discours des pro¬ grammes où le politique — quelle que soit sa place sur l'échiquier — se fait technicien des besoins, alimente-t-il autre chose qu'un vaste jeu de signes, du substituable voué à la règle du «ou bien, ou bien », où se confondent tous référents ? Le paradoxe du technicien et l'expérience des limites : l'Etat et les avatars de la rationalité. 1 . Y a-t-il un «habitus » de l'Etat à lire à travers ses figures différentielles et qui aurait à voir avec la logique technicienne ? S'agit-il a contrario d'un «locus solus » à circonscrire dans ses limites territoriales et hiérarchiques ? Ces deux formes d'une même interrogation se recoupent dans la question suivante : tout Etat à l'ère de la reproduction technique ne tend-il pas à proliférer partout où se joue une intervention technique ? La planification du territoire n'opère-t-elle pas dans cet espace où la centralité étatique (que le système politique soit centralisé ou non) se «délie » pour mieux proliférer ? — 2. La volonté de circonscrire (ou de circonvenir) l'Etat dans ses limites au temps même de ce déploiement pourrait alors bien, dans l'affirmative, ne constituer qu'un dispositif de parade le faisant fonctionner comme centre magique d'où l'on pourrait, selon le modèle technicien, définir ses règles de savoir-faire, ses bons usages. — 3. La figure technocratique qui affleure ici correspondrait alors au jeu en miroir du dispositif planificateur évoqué plus haut, à travers lequel le politique réaliserait dans l'Etat technocratique l'essence déniée du technicien. Conflit des logiques et logique du conflit. I. L'échec de la logique mathématique quant à la résolution des problèmes suscités par l'intervention technique d'aménagement ne trouve-t-elle pas un écho dans la mise en œuvre d'une logique de l'échec, de la défaillance toujours possible, où la réalisation ne peut plus se satisfaire de la belle construction abstraite ? — 2. Le conflit présumé, qu'il prenne la forme introjectée de la crise d'identité pour le technicien ou celle de la réactivité du corps social (actions des associations d'usagers, de défense de l'environnement, mouvements écologiques), semblerait alors constituer un moment de recyclage énergétique : le moment où la conduite d'échec prend en quelque sorte valeur de force productive. — 3. Le moment de cette production en différé de la logique technicienne, de sa mise en suspens sur la scène conflictuelle de la légitimation du politique, esquisse un double mouvement : l'entrée de la technique dans la logique de la représentation non plus au seul sens des catégories qui la sous-tendent (sujet/objet ; homme/nature...), mais au sens de leur opérationnalité poli¬ tique ; l'entrée du politique dans la logique de la représentation, non pas au seul sens de la représentativité, mais aussi dans le sens des catégories qui la sous-tendent.
Técnica urbanística y ficción operational. Un experto internacional en materia de circulación en una ciudad técnicamente perfecta en su concepción y su funcionamiento descubre, intrigado, que allí se desarrolla un conflicto político entre dos facciones. Sus intervenciones, a su pesar, toman un sentido político, como si fuera manipulado como una pieza de un juego de ajedrez . La metáfora el «como si» ) es denunciada y descubierta por el experto mismo. Pero desgra¬ ciadamente para él, el juego de ajedrez era la realidad y él era, verdaderamente, el experto en circulación, el cavalier o, la pieza más móvil. Esta ficción, contada en un romance de J. Brunner La ciudad es un ajedrez (The Square of the City), introduce un esayo sobre la técnica urbanística, la racionalidad y el Estado en el cual el argumento es el siguiente. El técnico y la puesta en crisis de la técnica. 1 . El malestar actual evocado por los técnicos del urbanismo no obra, sin embargo, como un criticismo de la técnica misma ? — 2. En esta óptica no hay lugar para considerar esta puesta en crisis como productiva de un «nuevo» campo de la técnica, contradictorio y extensivo de la elección y de lo negociable en la que el técnico se encuentra poniendo en juego su posición ? — 3. Este espejo parece devolver al técnico no la imagen de la «ratio», en la cual gustaba verse reflejado, sino el estallido polimórfico del conflicto. Este es el anunciador del fin de la técnica, del hundimiento de la racionalidad técnica ? Mágicas de la «ratio» : técnicas ideales y técnicas del discurso. /. Más allá del postulado del técnico de obrar sobre el terreno de la racionalidad y en un perpetuo embargo de lo real, hay como un procedimiento mágico que funciona en el orden de la previsión, en tanto que orden del perfectible más que del posible. Aquí planea la idea de una radical imperfección humana del mundo, «ratio» incompleta que tiene horror al vacío donde se legitima su nese-saria realización técnica como el necesario fracaso de su ideal-tipo. — 2. Magia del espejo que pasa por la magia del verbo y envía al ritual de la elección programada : el discurso de los programas donde la política, cualquiera sea su plaza en el tablero, se hace técnica de las necesidades, alimenta otra cosa que un vasto juego de signos, del sustituíble confesado a la regla del «o bien, o bien», donde se confunden todas referencias ? El paradojo del técnico y la experiencia de los límites : el Estado y las vicisitudes de la racionalidad. Existe un «habitus» del Estado de leer a través sus figuras diferenciales, y qué tendría que ver con la lógica técnica ? Se trata por el contrario de un «locus solus» que hay que circunscribir en sus límites territoriales y jerárquicos ? Estas dos formas de una misma interrogación se encuadran en la pregunta siguiente : todo Estado en la era de la producción técnica no tiende a proliferar por todos lados donde se juega una intervención técnica ? La planificación del territorio, no opera en este espacio donde la centra-lidad estática (sea centralizado o no el sistema político) se hace sutil para proliferar mejor ? — 2. La voluntad de circunscribir (o de rodear) al Estado en sus límites al mismo tiempo de este despliegue podría, entonces, no constituir que un dispositivo de parada haciéndolo funcionar como centro mágico de donde se podría, según el modelo técnico, definir s sureglas de saber-hacer, sus buenos usos. — 3. La figura tecnocrática que aflora aquí correspondería, entonces, al juego en espejo del dispositivo planifi-cador evocado más arriba, a través del cual lo político, en el Estado tecnocrático, realizaría la esencia denegada del técnico. Conflicto de las lógicas y lógica del conflicto. J. El fracaso de la lógica matemática en cuanto a la resolución de los problemas suscitados por la intervención técnica de urbanismo no encuentra eco en la puesta en obra de una lógica del fracaso, del desfallecimiento siempre posible, donde la realización no puede mas satisfacerse de la linda construcción abstracta ? — 2. El conflicto presumido, que tome la forma introvectada de la crisis de identidad para el técnico o la de la reactividad del cuerpo social (acciones de las asociaciones de usuarios, de defensa del medio ambiente, movimientos ecológicos) parecería constituir un mo¬ mento de cambio energético : el momento donde la conducta del fracaso toma de alguna manera valor de fuerza productiva. — 3. El momento de esta producción diferida de la lógica técnica, de su puesta en suspenso por el escenario conflictual de la legitimación del político , esboza un doble movimiento : la entrada de la técnica en la lógica de la represen¬ tación, no más en el único sentido de las categorías que la subtiende (sujeto ! objeto ; hombre ¡ naturaleza) sino en el la entrada del político en la lógica de la sentido de su operacionalidad política ; la entrada del político en la lógica de la representación, no en el único sentido de la representatividad, sino también en el sentido de las categorías que la subtienden.
