Sécurité dans les transports en commun. Une image ambivalente

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1982

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Henri Jeudy, « Sécurité dans les transports en commun. Une image ambivalente », Les Annales de la Recherche Urbaine (documents), ID : 10.3406/aru.1982.1030


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Résumé En Fr Es

Securization in urban transportation. This article analyzes the formation and characteristics of the prevailing image of security in the metro by comparing them to situations observed among passengers on a train or airplane. The image of security for the passenger does not depend exclusively on the technical features of the security system. It also results from the various «securization » measures applied by the metro management , with a view to counteracting anxieties, fears and other forms of tension. Although the metro generally operates smoothly, space and time factors produce a constant fear that «something is going on ». The maintenance of a latent panicbreeding phenomenon is one of the basic features of the metro world. Confrontation with the threat of bodily damage (aggression, fire, stampeding, darkness) is a ceaselessly potential image for the passenger and one that is constantly reactivated by the slightest incident : rushing, crowded, unexpected stops, etc. Now, in the management's rational scheme of things, a power failure or an accident are mistakes of the system, and panic is, in a sense, the result of a miscalculation. The anxieties of the passengers, on the other hand, are an aspect of the ordinary, everyday life of the community and are therefore of a different order. In this somewhat ambi- guous view of security, the piece-meal measures adopted by the metro management (improving the environment, stationing policemen in the metro as «securization » figures) tend to re-inforce the widespread images of insecurity and to increase the infantilism and inadequacy of the passengers' behavior in case of danger. The atomi-zation of all these problems merely displaces the movement of panic from one object to another without making an effort to grasp it in its entirety.

L'article analyse la formation et les caractéristiques de l'image de la sécurité dans le métro en les comparant aux situations que l'on peut observer chez les passagers du train et de l'avion. Pour le passager, l'image de la sécurité ne dépend pas seulement des systèmes techniques de sécurité. Elle se constitue aussi dans le mouvement même de sécurisation mis en place par les différentes mesures, par les gestionnaires du métro, et dans la manière dont il tend à annuler les angoisses, les peurs et les autres formes de stress. Quoique le métro fonctionne généralement sans heurts, les conditions spatiales et temporelles entretiennent la crainte que «quelque chose se passe». L'entretien d'un phénomène paniquant latent est une des caractéristiques de l'univers du métro. La confrontation à une menace de destruction du corps (agression, feu, piétinement, obscurité) est une image toujours en puissance chez l'usager, indéfiniment réactivée par le moindre incident : bousculade, presse, arrêt inopiné... Or, dans l'ordre rationnel des gestionnaires, la panne, l'accident sont des erreurs d'un système : dans un sens, la panique est l'effet d'une erreur de calcul ; les angoisses des usagers font partie de la vie quotidienne ordinaire et collective, elles sont d'un autre ordre. Ainsi, dans cette perception ambiguë de la sécurité, les mesures partielles prises par les gestionnaires du métro (amélioration de l'environnement, présence policière comme figures de la sécurisation) risquent de renforcer la prégnance des images de l'insécurité et d'accroître les conduites les plus infantilisantes et les plus inadaptées en cas de danger. La parcellarisation de tous ces problèmes ne fait que déplacer d'un objet à l'autre le mouvement paniquant, sans qu'il soit jamais pris en compte dans sa totalité.

Segundad en tos transportes en común. El artículo analiza la formación y las características de la imagen de la seguridad en el metro comparándola a las situaciones que se pueden observar en los pasajeros del tren y del avión. Para el pasajero la imagen de la seguridad no depende solamente de los sistemas técnicos de seguridad. Se forma también en el movimiento mismo de seguridad por las diferentes medidas realizadas por los gestionarlos del metro, en la medida que tienden a anular las angustias, los temores y las otras formas de stress. A unque el metro funciona generalmente sin choques, las condiciones espaciales y temporales mantienen el temor «que pase alguna cosa ». El mantenimiento de un fenómeno de pánico latente es una de las características del universo del metro. La confrontación a una amenaza de destrucción del cuerpo (agresión, fuego, pisoteo, oscuridad) es una imagen siempre en potencia en el usuario, que es reactivada indefinidamente por el menor incidente : atropellos, prisa, detención brusca... Ahora bien, en el orden racional de los gestionarios, las detenciones, el accidente son errores de un sistema ; en un sentido el pánico es el efecto de un error de cálculo ; y las angustias de los usuarios que forman parte de la vida cotidiana ordinaria y colectiva, son de otro orden. Así en esta percepción ambigua de la seguridad, las medidas parciales tamadas por los gestionarios del metro (mejora del medio ambiente, presencia policial como figura de la seguridad) pueden reforzar la tenacidad de las imágenes de la inseguridad y acrecentar las conductas más infantiles y más inadaptadas en caso de peligro. El parcelamiento de todos estos problemas desplaza de un objeto al otro el movimiento de pánico, sin que sea jamás tomado en cuenta en su totalidad.

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