Un nouvel objet pour la recherche

Résumé Fr

Après un rappel des thèmes du programme de recherche de 1981-1982, Isabelle Billiard tente de débroussailler le concept de paysage. Le terme porte en effet des significations multiples qui se partagent selon deux versants : l'un tend vers une définition culturelle et esthétique, un morceau de la réalité perçu et interprété à travers des modèles historiquement et socialement codés ; l'autre tend vers une conception globalisante, celle des géographes : le paysage est le produit d'un système d'interactions complexes entre facteurs naturels et sédiments de l'histoire des collectivités humaines. Toute recherche sur le paysage impose une analyse des règles internes de l'acte de perception de ce qui fait paysage et en même temps une analyse historique portant sur l'évolution des règles du regard et de la détermination du goût, du sentiment du beau en rapport avec les différents aspects de l'évolution culturelle. Comment prendre en compte ces analyses pour éclairer l'action sur les paysages ? L'Etat affiche une politique d'intervention dans ce domaine — protectrice, créatrice ou réglementaire. Quel est le statut de ses interventions ? Quelle en est la légitimité ? D'autres recherches doivent porter sur les positions des paysagistes par rapport à la commande, leurs rapports aux maîtres d'ouvrage ; sur la place qu'ils font à une démarche technicienne ou à un parti créatif ; sur la formation des paysagistes et son orientation par rapport aux versants signalés plus haut.