Mutations urbaines et innovations techniques. Gaz et électricité à Denver et à Kansas City. 1900-1940

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1984

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Mark Rose et al., « Mutations urbaines et innovations techniques. Gaz et électricité à Denver et à Kansas City. 1900-1940 », Les Annales de la Recherche Urbaine, ID : 10.3406/aru.1984.1112


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Urban energy choices. Denver and Kansas City. 1900-1940. Two lines of research have dominated historians' efforts to account for social, urban, and technological change. In the first place, historians of business have demonstrated that political, geographic, and social factors influenced marketing strategies and the consequent structuring of business firms. For the years between 1900 and 1935, Paul Barrett finds that Chicago's political leaders, in consort with businessmen, endorsed the idea of personal mobility, and developed highways and traffic systems to accommodate motorists. Yet trolley and bus operators, because of an earlier reputation for corruption, endured the imposition of a flat, 5 c fare, and had to provide unprofitable service to low-density districts located miles from downtown. In short, this body of literature leads to the conclusion that urbanistic factors conditioned the development and diffusion of industrial technologies. A second body of literature focuses on the diffusion of domestic appliances, especially those powered by electricity and gas, and on the design and interior arrangement of houses. The homes of Frank Lloyd Wright, according to Robert C. Twombly, with their overhanging roofs, immense walls, and shrubs, promised security against rapid urban change. On the inside of these homes, Ruth S. Cowan identifies a technological revolution and points to national promotions by manufacturers and dealers, in magazines, as the agents of diffusion. As still another dimension to the process of diffusion, Charles A. Thrall has shown that appliances such as stoves and refrigerators served to reinforce the existing sexual division of labor. This body of literature, then, points to specialized organizations such as manufacturers and to culture, especially urban culture, as the principal factors in accelerating or delaying the diffusion of gas and electric service. Curiously, historical scholars have not probed for the inter-relationships between the domestic and industrial technologies that, all agree, were so critical in permitting urban and social change on so vast a scale. The gas and electric firms, in their urban contexts, provide a point of entry for an analysis of technological innovation and the paths of diffusion of gas and electric service to homes and offices. Indeed, between 1900 and 1940, higher income households demanded electric and gas service as part of their search for that proverbial home on the urban rim. These households deployed electric and gas appliances with a view toward controlling aspects of their interior environments. In brief, the availability of gas and electric service came to underlie the creation of modern, domestic environments. In turn, directors of the gas and electric firms shaped their organizations and distribution systems to accommodate, direct, and stimulate demand. Because the demand for service was continuously moving further from central gas and electric stations, forcing operators to adapt to urban change, it was the social structure and social geography of these two cities that came to underlie the process of technological innovation in the electric and gas fields and the organization of the firms that housed them.

L'analyse des changements sociaux, urbains et techniques entreprise par les historiens s'est faite selon deux voies. Suivant la première, les historiens soutiennent que le politique, la géographie, le social ont influencé les stratégies commerciales et la structure des firmes. Ainsi, de 1900 à 1935, les milieux politiques de Chicago ont soutenu, de concert avec les milieux d'affaires, toutes les mesures facilitant les déplacements des automobilistes — autoroutes et réseaux de voirie — au nom de la mobilité individuelle, estime Paul Barrett. Au même moment, pour desservir les banlieues les plus éloignées du centre-ville, les compagnies de tramways et d'autobus devaient étendre leurs réseaux de plus en plus déficitaires : elles subissaient la règle du «tarif unique à 5 cents» qui leur avait été imposée à la suite de trop nombreuses malversations. En bref, selon ce courant d'idées, les facteurs urbains ont déterminé le développement et la diffusion des techniques urbaines. Selon un autre courant de recherches, les applications domestiques du gaz et de l'électricité sont mises en relation avec les transformations de la conception et des dispositions intérieures du logement. Selon Robert Twonbly, les maisons de Frank Lloyd Wright, avec leurs toits débordants, leurs immenses murs, leurs haies d'arbustes, étaient une promesse de stabilité face aux transformations rapides des villes. Ruth S. Co wan interprétait ces changements à l'intérieur des maisons comme une révolution technique ; les fabricants et les vendeurs d'appareils ménagers lui semblaient être les grands agents de diffusion des techniques nouvelles, épaulés par les campagnes nationales de publicité dans les journaux. On a pu soutenir aussi que l'introduction de la cuisinière et du réfrigérateur dans les foyers a renforcé la division sexuelle des tâches ménagères (Charles A. Thrall). Ainsi ces recherches développent la thèse selon laquelle des groupes tels que les firmes industrielles et les modes de vie urbains ont été les facteurs essentiels de diffusion des services de gaz et d'électricité. On peut s'étonner que les historiens n'aient pas cherché à mettre en relation les innovations techniques dans l'équipement des logements et le développement des services techniques urbains, qui sont responsables de changements de première grandeur. L'étude des industries gazières et électriques, dans leur contexte urbain, constitue une approche prometteuse pour cerner les modalités de la diffusion des nouvelles techniques et leurs effets, dans les logements comme dans les entreprises. Entre 1900 et 1940, s'équiper d'appareils à gaz et électriques était, pour les ménages à haut revenu, un des moyens de poursuivre la quête de la maison idéale dans la banlieue nouvelle. Disposer du gaz et de l'électricité, c'était accéder à la maison moderne. De leur côté, les compagnies de gaz et d'électricité devaient s'équiper pour répondre à la demande en augmentation constante et pour desservir des points de plus en plus éloignés des centrales. L'exemple de Denver et de Kansas City le montre : la géographie sociale commandait l'extension des réseaux de distribution et l'organisation des services.

Cambios urbanos e innovaciones técnicas. Qas y electricidad en Denver y Kansas City. 1900-1940. El análisis de los cambios sociales ; urbanos y technológicos emprendidos por los historiadores, ha tomado dos caminos. Los historiadores que siguen el primero, sostienen que lo político, la geografía y lo social, han influenciado las estrategias comerciales y la estructura de las firmas. Así, según Paul Barrett, desde 1900 à 1935, los medios políticos de Chicago sostuvieron, de acuerdo con los medios financieros, todas las medidas que facilitaran los desplazamientos de los automovilistas — autopistas y redes camineras — en nombre de la movilidad individual. Al mismo tiempo, para servir a los suburbios mas alejados del centro de la ciudad, las compañías de tranvías y de autobuses debian extender sus redes, cada vez más deficitarias pués sufrían la régla de la «tarifa única de 5 centavos», que les habia sido impuesta luego de numerosas malversaciones. En síntesis, según esta corriente de ideas, los factores urbanos han determinado el desarrollo y la difusión de las técnicas urbanas. Según la segunda corriente de investigación, las aplicaciones domésticas del gas y de la electricidad están en relación con las transformaciones de la concepción y de las disposiciones interiores de la vivienda. Según Robert Twombly, las casas de Frank Lloyd Wright prometían, con sus techos desbordantes, sus inmensos muros, y sus vallas de arbustos, la estabilidad frente a las transformaciones urbanas rápidas. Ruth S. Cowan interpretaba estos cambios en el interior de las viviendas como una revolución téchnica, y designaba a los fabricantes y vendedores de aparatos electro-domésticos como los grandes agentes de difusión de las nuevas técnicas, apoyados por las grandes campanas nacionales publicitarias en los periódicos. También se ha sostenido que la introducción de la cocina y del refrigerador en los hogares, ha reforzado la división sexual de las tareas domésticas (Charles A. Thrall). Las investigaciones desarrollan la tésis según la cual grupos taies como las firmas industriales y los modos de vida urbanos han sido los factores esenciales de difusión de los servicios de gas y de electricidad. Es sorprendente que los historiadores no hayan intentado relacionar las innovaciones técnicas en el equipamiento de las viviendas con el desarrollo de los servicios técnicos urbanos, que son los responsables de los cambios de primera magnitud. El estudio de las industrias del gas y eléctricas, en su contexto urbano, constituye una aproximación satisfactoria para aprehender las modalidades de difusión de las nuevas técnicas y de sus efectos, tanto en la vivienda como en las empresas. Entre 1900 y 1940, equiparse de aparatos a gas y eléctricos era, para las familias de altos ingresos, uno de los medios de acceder a la casa ideal en los nuevos suburbios. Tener gas y electricidad era firmar la entrada a la casa moderna. Por el contrario, los dirigentes de las compañías de gas y de electricidad debían equiparse para responder a la demanda en constante aumento, y para servir a los puntos cada vez mas alejados de las centrales de gas o eléctricas. La geografía social ordenaba, como lo muestra el ejemplo de Denver y de Kansas City, la extension de las redes de distribución y la organización de los servicios.

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