2013
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Donatella Bisconti, « L'exil dans les Intercenales de Leon Battista Alberti : ou de l'autonomie politique et intellectuelle du citoyen », Arzanà. Cahiers de littérature médiévale italienne, ID : 10.3406/arzan.2013.1045
Les Intercenales, œuvre florentine marquant la transition de la jeunesse à la maturité de Leon Battista Alberti, s'organisent autour d'un réseau sémantique, hérité de la tradition de la philosophie morale stoïcienne, qui vient préciser et compléter le mouvement idéologique du Theogenius et des Profugiorum ab erumna libri. En réalité, ce langage d'empreinte classique est redéployé dans la représentation d'une nouvelle figure d'intellectuel qui doit composer autant avec les exigences de la cité État, de ses structures politiques et sociales, qu'avec ses propres ambitions culturelles. L'individualisme qui s'affiche dans les Intercenales est le pivot autour duquel l'exil, entendu comme un événement extérieur non entièrement maîtrisable, se transforme en un choix intérieur, qui devient gage de liberté. C'est depuis cette position d'éloignement, qui n'est pas nécessairement géographique ou physique, que l'intellectuel peut exprimer une vérité dérangeante et paradoxale.