2018
Copyright PERSEE 2003-2023. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.
Jan Nicolaas Bremmer, « Method and Madness in the Study of Greek Shamanism: The Case of Peter Kingsley », ASDIWAL. Revue genevoise d'anthropologie et d'histoire des religions, ID : 10.3406/asdi.2018.1126
Dans ma contribution, je mentionne tout d'abord la toute première mention du terme chamanisme dans le monde des études classiques, et son orthographe particulière auprès de Creuzer. Je note également que Creuzer faisait déjà référence aux « suspects habituels » du chamanisme grec, qui apparaissent souvent rassemblés dans le même groupe dans les sources antiques. Ces figures attirèrent à nouveau l'attention de classicistes à la fin du XIXe siècle, et d'éminents classicistes postulèrent l'existence d'une forme de chamanisme grec influencé par les Scythes : notamment Eric Robertson Dodds et Karl Meu li. Alors que les recherches récentes ont permis de réfuter l'influence d'un chamanisme scythe, Peter Kingsley a tenté de faire revivre l'idée d'un chamanisme grec en se concentrant sur la figure d'Abaris. Dans ma contribution, je montre que ses arguments pour faire d'Abaris un Mongol sont basés sur des preuves non fondées, ainsi que sur la distorsion des preuves dont nous disposons et la mauvaise lecture des sources. Du côté positif, je débats également de ce que nous savons d'Hermotime et Aristéas, en attirant l'attention sur des sources encore souvent négligées. Je termine en affirmant que dans l'état actuel de nos connaissances, nous ne pouvons que conclure qu'il n'existait aucun chamanisme grec, et aucune influence de l'Asie centrale.