Comment classer et compter des dieux innombrables (2e partie) / How to Classify and Count Countless Gods ? (Part 2)

Fiche du document

Date

2019

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Collection

Persée

Organisation

MESR

Licence

Copyright PERSEE 2003-2023. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.




Citer ce document

François Macé, « Comment classer et compter des dieux innombrables (2e partie) / How to Classify and Count Countless Gods ? (Part 2) », ASDIWAL. Revue genevoise d'anthropologie et d'histoire des religions, ID : 10.3406/asdi.2019.1161


Métriques


Partage / Export

Résumé En Fr

With the appearance of documentation, we observe what will become a twin constant : the affirmation of a multitude of gods and concern for their ordering, their classification, and hierarchizing. After having identified, in the previous issue, several types of grouping in the multitude of gods, with a first part : a rhythmic multitude, and a second part : the gods are rarely alone, they must be managed. A state built on the Chinese model could not leave the gods outside its grip. They were counted, cataloged, distinguished, promoted. This phenomenon concerned the native gods (or supposed such). Buddhist entities remained outside this vast cataloging despite the ongoing fusion between gods and Buddha. With the decline of the ancient state, the ambitions of the state were curbed and the number of gods celebrated by the court diminished. Conversely, provincial cults developed and organized at the local level. Towards the end of the medieval era, networks of sanctuaries dedicated to the same god were set up, while each sanctuary housed numerous deities. At the same time, a new arithmetic of the gods arose which clearly bore the imprint of Buddhism and its system of interpretation of the gods. In response to the medieval fusion, modernity was accompanied by a new desire to distinguish between gods and Buddhas on the part of some among the elite. The gods were finally enlisted for the construction of the Meiji Nation State.

Dès que la documentation apparaît, on note ce qui deviendra une double constante, l’affirmation de la multitude des dieux et le souci de les ordonner, de les classer, de les hiérarchiser. Après avoir dans le précédent numéro repéré plusieurs types de regroupements dans la multitude des dieux, avec une première partie : « Une multitude rythmée », et une deuxième partie : « Les dieux sont rarement seuls », il est temps de les administrer. Un État conçu sur le modèle chinois ne pouvait laisser les dieux en dehors de son emprise. Ils furent comptés, catalogués, distingués, promus. Ce phénomène concerna les dieux indigènes ou supposés tels. Les entités bouddhiques restèrent en dehors de ce vaste catalogage alors même que la fusion entre dieux et bouddhas progressait. Avec le déclin de l’État antique, on voit apparaître une restriction des ambitions de l’État et une restriction du nombre de dieux célébrés par la cour. Inversement, les cultes provinciaux se développèrent et s’organisèrent au niveau local. Vers la fin de l’époque médiévale se mettent en place des réseaux de sanctuaires consacrés au même dieu, tandis que chaque sanctuaire abritait de nombreuses divinités. Dans le même temps naissait une nouvelle arithmétique des dieux où l’empreinte du bouddhisme apparaît clairement grâce à son système d’interprétation des dieux. En réaction à la fusion médiévale, la modernité s’accompagna d’une nouvelle volonté de distinction entre dieux et bouddhas de la part d’une partie des élites. Les dieux furent enfin enrôlés pour la construction de l’État-nation de Meiji.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en