2011
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Michel Antelme, « À propos de thṅe en vieux khmer et de ses équivalents en khmer moderne Quand les dialectes confirment les inscriptions », Aséanie, Sciences humaines en Asie du Sud-Est, ID : 10.3406/asean.2011.2212
Des mots en vieux khmer résistent à l’interprétation quand on les croit disparus en moderne, même si recourir à d’autres langues a permis de retrouver le sens de plusieurs d’entre eux. Si, d’après certains auteurs, le khmer connaît une uniformité assez remarquable au sein du Cambodge moderne grâce à un continuum linguistique certain, il apparaît, néanmoins, utile de reconnaître l’existence de différences dialectales à l’intérieur du Cambodge actuel comme sur ses marges. Tel est le cas de thṅe. Si son sens — à savoir une nuance sombre — a été connu assez tôt par les khmérologues grâce à deux inscriptions écrites en sanskrit et en khmer et si l’on a pensé qu’il aurait pu subsister sous forme de vestige dans des noms de plantes, il a été trop vite déclaré disparu en khmer moderne, car il semble toujours présent sous les formes traṅae, dans des parlers du Nord-Ouest, et sraṅae, dans des parlers de l’Est et du Sud-Est. Se baser sur le seul parler de Phnom Penh pour analyser le khmer ancien peut donc être réducteur. Ainsi, une étude dialectologique de toute l’aire khmérophone est nécessaire pour une meilleure compréhension de l’épigraphie en vieux khmer.