2013
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Jean-Baptiste Chevance, « Poeng Tbal et Poeng Eisei, ermitages angkoriens méconnus du Phnom Kulen », Aséanie, Sciences humaines en Asie du Sud-Est, ID : 10.3406/asean.2013.2292
Cet article présente les résultats de plusieurs campagnes archéologiques entreprises depuis 2008 sur deux sites rupestres du Phnom Kulen, plateau gréseux plus connu pour avoir accueilli l’une des premières capitales de la région d’Angkor, celle de Jayavarman II au début du IXe siècle. Il expose ainsi un aspect méconnu de l’archéologie khmère, celle des ermitages de la période angkorienne. Poeng Eisei et Poeng Tbal se sont avérés très riches en informations inédites. Nos opérations ont mis au jour des aménagements de grande ampleur (importantes constructions de bois et bassins aménagés avec ingéniosité et décorés), ainsi qu’un matériel archéologique abondant dont un dépôt funéraire. L’ensemble de ces données, confronté à l’iconographie de ces sites et à leurs inscriptions, permet de proposer une nouvelle interprétation quant à leurs fonctions et aux pratiques des populations qui les fréquentaient. Traditionnellement interprétés comme des lieux d’isolement pour ermites, ces sites rupestres se révèlent avoir été des centres religieux qui abritaient d’importantes communautés. La comparaison avec d’autres sites rupestres du Phnom Kulen, ou plus généralement du pays khmer, conforte par ailleurs cette première étude des abris-sous-roche et confirme que cette tendance érémitique a émergé au Xe siècle et s’est fortement développée au XIe siècle.