The Myth of Royal Authority and Shinbutsu-Shūgō (Kami-Buddha Amalgamation)

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2002

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Yoshiro Sakurai et al., « The Myth of Royal Authority and Shinbutsu-Shūgō (Kami-Buddha Amalgamation) », Cahiers d'Extrême-Asie, ID : 10.3406/asie.2002.1178


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Cet article étudie deux étapes historiques du développement du mythe de l'autorité impériale au Japon. La première se situe à l'époque où le bouddhisme fut adopté dans la structure mythologique japonaise. Dans le Japon ancien, l 'autorité impériale gouvernait au moyen du système des codes (jp. ritsuryō). La mythologie et les cérémonies qui faisaient la démonstration de cette autorité mirent toutefois de côté l'impureté et l'exclurent du schéma mythologique général. L'ironie est qu'une telle exclusion rendit l'autorité impériale moins capable d'expliquer mythologiquement la création de l'univers par le truchement de la mythologie. De manière générale, les structures mythologiques nourrissent la violence. Celle-ci apparaît comme le premier élément dans les théories de la création de l 'univers. Dans le cas du Japon, la force violente fut représentée par les esprits courroucés et vengeurs des morts (jp. onryō). Mais, cet aspect fut redouté et volontairement négligé dans la mythologie impériale. C'est dans ce contexte que le bouddhisme fut adopté pour apaiser les esprits des morts assoiffés de vengeance et ainsi redonner à cette autorité sa puissance mythique dans toute sa plénitude. Bien que les enseignements du bouddhisme ne continssent pas à l'origine les éléments nécessaires aux rituels pour calmer les esprits vengeurs, lorsqu 'il fut intégré à la structure mythologique, il devait jouer un rôle crucial dans la mise au point de cérémonies pour la protection de l 'État (jp. chingo kokka) - aspect indispensable de la structure mythologique d'ensemble de la royauté. La seconde eut lieu lorsque divers changements sociaux firent passer le Japon à l'âge médiéval ; avec cette transition, la mythologie impériale, ses cérémonies et le rôle du bouddhisme furent aussi modifiés. Alors que le système des codes se détériorait, le système de répartition des terres cultivables (jp. handen-sei,) qui avait jusque-là prévalu, fut remplacé par le système dit des terres publiques (jp. kōryō) et des domaines privés (jp. shōen). Dans ce système, apparu ultérieurement, la distinction entre les terres appartenant à l'État et celles appartenant au privé cessa d'avoir la moindre fonction sociale. Les institutions de la société se modifièrent et leur soutien à l'État-nation gouverné par l'autorité impériale tendit à diminuer. Les paysans ne formaient plus un groupe homogène. Ils constituaient plutôt des groupes de statuts divers qui, de façon active et autonome, prenaient part à la production, à la distribution et à la consommation. Chaque groupe se spécialisa dans un « art » (jp. geinō au sens du latin artifex « métier »), que celui-ci fût d'ordre technique ou itinérant, et développa une histoire de ses origines fondée sur la mythologie impériale ; elle avait alors fusionné avec le bouddhisme (jp. shinbutsu shūgō) Cette nouvelle structure sociale contraignit la puissance impériale à refonder la mythologie ; un certain nombre d'essais en la matière virent le jour. L'exemple le plus évident est celui de Kitabatake Chikafusa dans son Jinnō shōtō ki (Histoire de la succession légitime des divins empereurs). Ceci dit, cette réinvention de la mythologie impériale fut incapable de fournir la démonstration complète de l'autorité de l'État-nation. Mais, paradoxalement, le mythe de l'autorité impériale se maintint dans les récits des origines développés au sein des divers groupes professionnels. Même si la structure de ces récits d'origine semble indiquer chez ces groupes une résistance à l'autorité impériale, ils manifestent également un désir de celle-ci.

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