The Development of Suijaku Stories about Zaō Gongen

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2009

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Résumé Fr

L'article traite du culte de Zaō Gongen au mont Kinpusen, dans la préfecture de Nara. Cette divinité d'origine indienne occupe une place à part dans le panthéon du shugendō. Elle semble avoir été à l'origine vénérée comme un « bodhisattva » (bosatsu), puis comme une « manifestation provisionnelle » (gongen). Selon l'auteur, cette évolution reflète une « naturalisation » du dieu et son adaptation au contexte japonais. Au demeurant, Zaō est fortement associé au Kinpusen, qui était lui-même perçu comme une forme japonaise du mont Daṇdaka, où Śākyamuni (Shaka) avait pratiqué l'ascèse, et comme une manifestation du Ciel Tuṣita, où réside le bodhisattva Maitreya (Miroku). Ces deux personnages constituent en l'occurrence deux des honji de Zaō, le troisième étant Senju Kannon. L'auteur retrace l'histoire de cette divinité à partir des sources visuelles et littéraires : images sculptées, fondues, gravées et peintes ; chroniques, journaux, textes littéraires et inscriptions archéologiques. Le culte japonais de Zaō semble remonter à la légende d'En no Gyōja, le fondateur du shugendō. C'est au cours de son ascèse au Kinpusen qu'En aurait invoqué Zaō. En fait, ce dernier semble avoir été un dieu de la montagne vénéré par les habitants de la région du Kinpusen. On a voulu le faire dériver d'une divinité ésotérique du même nom, mais sur le plan iconographique il semble plus proche d'une autre divinité (ou classe de divinités) ésotérique, Kongō Dōji (sk. Vajrakumāra). Quoiqu'il en soit, son culte, attesté dès le début de la période de Heian, semble avoir joui d'une grande popularité parmi les pèlerins impériaux et aristocratiques de la capitale et parmi les ascètes montagnards du Japon tout entier. Après avoir examiné les différentes représentations iconographiques de Zaō, l'auteur se tourne vers les légendes relatives aux diverses manifestations de cette divinité. Zaō est présenté comme un exemple paradigmatique de divinité « combinatoire » relevant de la théorie du honji suijaku (« essence et traces ») — en d'autres termes, la manifestation locale d'une divinité bouddhique d'origine indienne. Zaō constitue au demeurant un exemple révélateur de la complexité et de la fluidité de ces catégories. Dans les sources des époques de Heian et de Kamakura, il est perçu comme une manifestation des trois « Buddhas » Śākyamuni (jp. Shaka), Maitreya (jp. Miroku) et Avalokiteśvara (jp. Kannon — ce dernier étant techniquement un bodhisattva). Par ce biais, il est redéfini sous la forme de Zaō des Trois Périodes (passé, présent et futur) et assimilé aux Trois Mystères (du Corps, de la Parole et de l'Esprit du Buddha cosmique Vairocana), tels que les a conçus le bouddhisme ésotérique. Par la suite, il se verra également associé aux cultes locaux du Jizō de Kawakami et de la Benzaiten de Tenkawa (près de Yoshino). Dans un certain nombre de récits, Zaō et le Kinpusen lui-même sont censés être venus d'Inde et de Chine par la voie des airs. De tels récits et leurs transformations illustrent le développement d'un culte local dont l'association complexe à un panthéon bouddhique plus développé et l'inscription dans la géographie sacrée eurent pour résultat de doter le shugendō d'une divinité fondatrice, ainsi que d'une culture littéraire et visuelle extrêmement variée.

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