Yin-Yang's Changing Clientele, 600-800

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2012

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Résumé Fr

L'auteur commence par une discussion autour des problèmes de définition de termes tels que taoïsme, bouddhisme et onmyōdō. Il étudie ensuite le rôle du bouddhisme dans la transmission de l'onmyōdō, par l'intermédiaire du royaume coréen de Paekche, où le taoïsme, à la différence du bouddhisme, n'avait pas d'existence institutionnelle. L'onmyōdō de l'époque de Nara — ou plus précisément de la période comprise entre la Réforme de Taika et la fin du VIIIe siècle — différait non seulement des pratiques chinoises, mais aussi de l'onmyōdō des périodes antérieures et postérieures. La première mention de pronostics et de présages dans le Nihon shoki date de 599, sous le règne de Suiko Tennō. Un siècle plus tard, ce type de présages était devenu monnaie courante et pure routine administrative. On en décèle notamment une forte augmentation sous le règne de Tenmu Tennō (673-686). Les prédictions des maîtres du Yin et du Yang jouaient un rôle crucial dans les luttes intestines de la Cour. Le clan Soga, par exemple, utilisait les services d'un moine coréen du nom de Kwallŭk, spécialiste des techniques divinatoires venu au Japon en 602. En 632, un autre moine du nom de Min apporta de nouvelles techniques du Yin et du Yang. Sous le règne de Tenmu Tennō, l'influence de ces experts augmenta considérablement, avec l'arrivée de réfugiés politiques de Paekche. Peu après son accession au trône, Tenmu créa le Bureau du Yin et du Yang, et mit la cosmologie corrélative chinoise au service de son nouvel État. Cette nouvelle administration fut confiée en majorité à des immigrants ou « allochtones », dont beaucoup étaient d'anciens fonctionnaires de Paekche ou d'anciens moines de Silla. Ces derniers avaient souvent été contraints de faire retour à la vie laïque pour remédier au manque d'experts. Les maîtres du Yin et du Yang étaient également des experts en matière de stratégie. Outre le Yijing, ils étaient versés dans l'étude du Wuxing taiyi (j. Gogyō daigi), somme cosmologique compilée par Xiao Ji au début des Sui (594). Quoique rapidement oublié en Chine, cet ouvrage fut largement étudié au Japon, y compris dans les écoles bouddhiques et, vers la fin du Moyen Âge, dans le shintō naissant (Yoshida shintō). La science du Yin et du Yang était perçue comme une arme à double tranchant dans les luttes politiques. Aussi l'astronomie et la divination étaient-elles maintenues soigneusement séparées, à cause de leurs répercussions possibles dans le domaine politique — et en particulier leur utilisation possible pour légitimer les rébellions. Elles restaient du ressort exclusif du gouvernement. La précaution s'avérait justifiée, car parfois les moines et les maîtres du Yin et du Yang étaient effectivement mêlés à des complots. C'est ainsi qu'en 686, le prince Ōtsu, l'un des fils de Tenmu, fut accusé de complot et exécuté. Parmi la trentaine de personnes impliquées dans ce complot figurait un moine-devin originaire de Silla, Gyōshin. Un autre exemple est celui d'Ōtsu no Ōura (distinct du prince Ōtsu), un maître du Yin et du Yang qui participa à deux complots successif, mais parvint dans les deux cas à en sortir indemne. Les maîtres du Yin et du Yang participaient enfin aux grandes cérémonies officielles, telles que les fêtes du michiae offertes aux esprits faméliques le long des routes, cérémonies qui visaient à enrayer la propagation des épidémies. Ces célébrations avaient lieu deux fois par an aux quatre coins des deux capitales, Heijōkyō et Heiankyō. Il s'agit en l'occurrence d'un nouveau type de spécialistes du Yin et du Yang, apparu en réponse au phénomène des goryō, « Augustes esprits », tenus pour responsables des épidémies et autres calamités survenues durant le règne de Kanmu Tennō (781-806). L'un de ces goryō était le prince Sawara, mort en exil après avoir été accusé de complot. Ce sont toutefois des moines bouddhiques qui eurent la charge du grand goryō-e de 863. Les onmyōji jouaient également un rôle important dans les rites accompagnant la sélection des prêtresses du sanctuaire d'Ise, rites marqués par une quasi-obsession de pureté. Toutefois, les onmyōji du Bureau du Yin et du Yang n'avaient pas le monopole des exorcismes et des rites de purification. En effet, pour préserver la pureté du souverain, de son palais et de sa capitale, le recours à toutes sortes de spécialistes s'avérait nécessaire. C'est ainsi que Fujiwara no Michinaga (966-1027) consultait les devins des clans Kamo et Abe (dont le plus célèbre était Abe no Seimei) lorsque des présages de mauvais augure se produisaient. On vit du même coup apparaître des maîtres du Yin et du Yang qui n'étaient plus des fonctionnaires soigneusement encadrés, mais des magiciens charismatiques, lesquels pouvaient d'ailleurs, dans certains cas, accéder à des postes officiels. Ce changement fut décisif pour l'évolution ultérieure de l'onmyōdō.

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