The Female Christian Yin-Yang Master

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2012

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Makoto Hayashi, « The Female Christian Yin-Yang Master », Cahiers d'Extrême-Asie, ID : 10.3406/asie.2012.1399


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Résumé Fr

Dans la première partie de cet essai, l'auteur, après un bref aperçu des études japonaises sur l'onmyōdō de la période Edo, définit ce dernier par quatre caractéristiques majeures. La première est le rôle du clan Tsuchimikado, qui prit le relais du clan Abe en matière de divination auprès de la cour impériale et du bakufu. L'ascension de ce clan est due avant tout aux rapports étroits entre Tsuchimikado Hisanaga (1560-1625) et le shōgun Tokugawa Ieyasu. La seconde caractéristique tient au fait que, forte de l'appui du bakufu, la famille Tsuchimikado en vint à étendre son autorité sur tous les maîtres du Yin et du Yang (onmyōji) du Japon. Cette prérogative se vit confirmée par un édit de l'empereur Reigen, daté de 1683, que renforça un document signé du shōgun Tsunayoshi. De ce fait, les onmyōji se virent pour la première fois rassemblés au sein d'une organisation nationale sous l'égide de la famille Tsuchimikado. La troisième caractéristique découle du changement qui s'opéra au cours de l'ère Meiwa (1764-1771), et qui conféra audit clan le monopole sur toutes les pratiques divinatoires, y compris celles des moines bouddhiques, des desservants des sanctuaires et des shugenja. La quatrième et dernière caractéristique dérive du remplacement, en 1685, de l'ancien calendrier (dit de Senmyō), en usage depuis l'époque de Heian, par un nouveau (dit de Jōkyō), établi par Shibukawa Harumi avec l'aide de Tsuchimikado Yasutomi. La famille Tsuchimikado devint alors responsable du calendrier. Comme on peut le voir, les quatre caractéristiques en question témoignent de l'influence croissante de la famille Tsuchimikado. Cette influence eut toutefois un revers : du fait de la tolérance à l'égard des tendances religieuses placées sous leur autorité nominale, les Tsuchimikado se virent parfois blâmés par le bakufu lorsque certaines de ces tendances s'avérèrent hétérodoxes. Pour illustrer son propos, l'auteur se tourne vers un incident qui se produisit en 1827, et qui mit en présence des chrétiens supposés, dont une nommée Toyota Mitsuki, et plusieurs de ses disciples féminins, notamment une femme du nom de Sano, qui fut à l'origine du scandale. Ayant reçu des sommes d'argent considérables de la part des croyants, à qui elle avait promis d'intercéder en leur faveur auprès du dieu Inari, elle fut l'objet d'un procès au cours duquel elle fut accusée d'être chrétienne. À la faveur de l'enquête menée par Ōshio Heihachirō, ses maîtres, Toyota Mitsuki et un certain Mizuno Gunki, furent également inculpés. Au total, 65 personnes furent arrêtées, et une partie d'entre elles, exécutées. L'auteur résume les résultats des recherches de ses prédécesseurs — la plupart historiens du christianisme — qui soulignent le fait que le groupe en question n'était pas chrétien au sens strict du terme, même s'il était influencé par des textes « catholiques » en provenance de la Chine des Ming et des Qing — notamment certains traités du missionnaire jésuite Matteo Ricci, dans lesquels les Japonais pouvaient trouver des rudiments d'astronomie occidentale. En raison de ce contenu scientifique, les ouvrages catholiques bénéficiaient d'une tolérance relative. L'enseignement de Gunki, quoique plutôt idiosyncrasique, se fondait ainsi sur un « catholicisme » chinois mâtiné de confucianisme, doctrine bien différente du catholicisme répandu au Japon au début de l'époque Edo. Le groupe qui gravitait autour de lui, comme tant d'autres groupes religieux de l'époque, était centré sur le culte de certaines « divinités en vogue » (hayari-gami) et sur diverses pratiques ascétiques, et il accordait un rôle important aux femmes. Son chef de file, Mitsuki, vénérait le dieu Inari, et bénéficiait du statut d'onmyōji que lui avait conféré la famille Tsuchimikado. En somme, rien de bien extraordinaire. Le laxisme de la famille Tsuchimikado en matière doctrinale permit à cette « nouvelle religion » d'adopter un objet de culte « catholique » — ce qui valut par la suite aux Tsuchimikado un blâme du bakufu. Cette condamnation eut également des répercussions négatives sur les moines bouddhiques et les membres du clan Tsuchimikado, auxquels le bakufu reprochait d'avoir failli à leur devoir de contrôler des hérésiarques comme l'onmyōji Mitsuki. L'auteur examine également le fait que les chefs de file du mouvement étaient des femmes de classe sociale défavorisée, souvent veuves, et adeptes du culte d'Inari. Elles bénéficiaient en outre du statut d'onmyōji, et l'on assiste à l'émergence d'une nouvelle catégorie de spécialistes religieux féminins. Bien que leur affiliation au christianisme ait été toute nominale, elles furent en fin de compte jugées et condamnées comme chrétiennes.

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