The Origins of the Izanagi-ryū Ritual Techniques: On the Basis of the Izanagi saimon

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2012

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Mitsuoki Umeno et al., « The Origins of the Izanagi-ryū Ritual Techniques: On the Basis of the Izanagi saimon », Cahiers d'Extrême-Asie, ID : 10.3406/asie.2012.1405


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Dans le courant religieux populaire connu sous le nom d'Izanagi-ryū, des ritualistes nommés tayū pratiquent des cérémonies pour diverses sortes de kami. En raison du succès médiatique récent de l'onmyōdō, l'Izanagi-ryū a été perçu comme une survivance de l'onmyōdō à l'époque moderne. En fait, il s'agit plutôt d'une religion populaire à caractère syncrétique, mêlant des influences diverses — dont celle de l'onmyōdō. Il ne s'agit donc pas de ce qu'on a pu appeler l'onmyōdō « pur ». L' Izanagi saimon, qui retrace les origines de l'Izanagi-ryū, fournit un bel exemple de ce syncrétisme. On étudiera ici un saimon particulier en la possession du tayū Takiguchi Yakutada de Monobe-chō. L'auteur examine en premier lieu le mythe d'Izanagi saimon racontant l'initiation de la princesse Tenchū Himemiya par Izanagi : Himemiya vient du Japon en Inde (Tenjiku) pour étudier auprès d'Izanagi. Ce dernier, pour la mettre à l'épreuve, lui fait faire une divination. Puis le disciple principal d'Izanagi demande à Himemiya de deviner le contenu de la boîte magique du maître. Après avoir passé ces épreuves avec succès et avoir été acceptée comme disciple, Himemiya étudie les techniques rituelles avant de retourner au Japon pour y soigner les êtres. Malgré le caractère fictif de ce mythe, les tayū considèrent Himemiya et Izanagi comme leurs protecteurs. L'auteur examine ensuite les techniques mentionnées dans le saimon, et encore en usage de nos jours. Le yomiwake (ou toriwake) est un rite visant essentiellement à expulser de la maison les esprits qui s'y sont infiltrés (notamment le suso, le yama no kami et le suijin). Ces esprits sont emprisonnés dans des objets rituels (mitegura, gohei) qui seront ensuite enterrés dans des lieux à l'écart. Le toriwake inclut le Suso no saimon, un récit concernant les sorts (suso). Ce dernier raconte comment Daiba, désireux de se confronter au Bouddha (Shakuson), doit s'avouer vaincu et se retirer. Mais sa femme, furieuse, demande à Tōdo Jōmon de jeter un sort à Shakuson. Ce dernier, à son tour, demande à Tōdo Jōmon de renvoyer le sort à son envoyeur. Le sort est finalement expulsé en un lieu lointain, Suso bayashi, pour le neutraliser. L'importance de ces rites de pacification montre bien les liens étroits existant entre l'Izanagi-ryū et l'onmyōdō. Ces rites utilisent en particulier des effigies de papier (ningyō) représentant diverses divinités placées autour du mitegura et enterrées avec celui-ci. Il s'agit, ici encore, d'une technique à l'origine propre aux maîtres du Yin et du Yang (onmyōji) de l'époque de Heian, même si son emploi s'est de nos jours généralisé. Une autre caractéristique de ce rite est l'invocation de divinités connues sous le nom de Princes (shiki ōji), esprits agressif puissants qui servent d'assistants au tayū et vont pacifier les esprits maléfiques de type suso. L'auteur examine en particulier le rite de pacification des kōjin par une danse magique d'origine taoïste dite henbai. Les kōjin sont des esprits chtoniens potentiellement malveillants. Après avoir récité leurs noms, le tayū brandit un couteau (symbolisant le sabre) et frappe le sol de ses pieds pour les apaiser. Bien que l'influence de l'onmyōdō soit évidente, à celle-ci viennent s'ajouter divers éléments issus de rites bouddhiques. L'auteur examine également le rite de guérison par l'arc (yumi gitō), transmis par Izanagi à Tenchū Himemiya à la fin de l'Izanagi saimon. Il s'agit en l'occurrence d'un arc en bois de catalpa, utilisé comme instrument musical pour la divination. Ce type d'arc était aussi utilisé par les femmes médiums japonaises (itako). Dans le présent contexte, il apparaît que cette technique ne tire pas son origine de l'Onmyōdō officiel. Elle semble par ailleurs avoir été moins répandue que celles des effigies de papier. En fait, la technique la plus caractéristique de Himemiya, toujours pratiquée dans l'Izanagi-ryū actuel, est la divination par le riz. Le tayū répand du riz sur un plateau laqué, et interprète les figures formées par les grains de riz. Le riz signifie la source du pouvoir des esprits. L'auteur énumère des cas d'utilisation du riz dans les rituels des différentes régions du Japon, et souligne son importance dans le culte shamanique. Les sacs de riz et les gohei plantés dans le riz jouent également un rôle important dans les kagura de l'Izanagi-ryū. Un autre élément central est le bakkai (terme dérivant de byakugai, le dais placé au-dessus de l'aire rituelle bouddhique). Ce bakkai est étroitement lié au mythe de la divinité Onzaki, qui avait été souillée et spirituellement affaiblie par le sang de la parturition et parvient à retrouver son pouvoir grâce au rite en question. L'Izanagi saimon montre la fusion de la technique de divination par le riz, utilisée par les miko, avec les techniques magiques de guérison et les rites de pacification du hakase (« docteur ») de Tenjiku que représente Izanagi. Il n'y est pas question des kagura, lesquels ne semblent pas avoir été utilisés par l'Izanagi-ryū à l'origine. Les miko-femmes paraissent avoir cédé le pas aux officiants masculins. Leur utilisation du bakkai par lequel Onzaki peut s'élever au statut de Ten no Takagami (« haute divinité céleste »), et dans le même temps, l'esprit des morts au statut de mikogami, n'apparaît pas dans l'Izanagi saimon et semble refléter une période ultérieure d'innovation rituelle.

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