1994
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Francis Schmidt, « Des inepties tolérables. La raison des rites de John Spencer à W. Robertson Smith / Bearable Nonsenses. The Reason for Rites from John Spencer to W. Robertson Smith. », Archives de Sciences Sociales des Religions (documents), ID : 10.3406/assr.1994.1429
Quelle est la raison des rites ? Quelle en est l'origine et quelle est leur fonction ? En posant ces questions dans son De Legibus Hebraeorum Ritualibus (1685), John Spencer entreprend de montrer que loin d'être le fait de l'arbitraire divin, les rites sont fondés en raison. Autour du texte biblique se noue une polémique d'actualité : les adversaires qui se profilent derrière les anciens Hébreux sont - plus que les Juifs - les Papistes et les Puritains "fanatiques". Spencer construit son argumentation sur une relecture de Maïmonide, sur un renversement de la théorie du plagiat (J.-D. Huet) et sur une actualisation de la théorie de la condescendance divine. La fortune du modèle spencérien ? Au XVIIIe siècle le De Legibus est perçu comme une entreprise blasphématoire, brouillant les frontières séparant rites des religions révélées et cérémonies des paganismes. Il faut attendre 1889 pour que W. Robertson Smith salue en John Spencer l'historien des religions ayant su donner à l'étude des rites la place eminente qui leur revient.