2010
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Herta Luise Ott, « Et les délicatesses ? Quelques observations sur la cuisine bachmannienne », Austriaca : Cahiers universitaires d'information sur l'Autriche (documents), ID : 10.3406/austr.2010.4874
Dans l’un des derniers poèmes publiés de son vivant, Ingeborg Bachmann déclare ne plus vouloir servir les intérêts culinaires d’une poésie «délicate», d’une poésie qui décore et déguste le langage comme un mets raffiné. Le poème a pour titre «Keine Delikatessen !». Contrairement à ses ébauches, il ne contient plus de renvois métaphoriques à ce que l’on pourrait appeler des nourritures terrestres, peu appétissantes en l’occurrence. Dans et par ce poème, Bachmann signale une rupture avec son écriture, «culinaire» à maints égards, y compris dans l’emploi des métaphores, à une période où elle lutte avec ses Todesarten, et ce depuis plusieurs années. La présente contribution se propose d’esquisser l’évolution de l’emploi des métaphores culinaires dans la poésie de Bachmann, en tenant compte d’ébauches de «Keine Delikatessen !» et de montrer, en s’appuyant sur des exemples choisis, le maniement de la description d’aliments et de repas dans sa prose.