2014
Copyright PERSEE 2003-2024. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.
Anne-Marie Corbin-Schuffels, « Wiener Blut : réinterprétations du congrès de Vienne par Joseph Strauss et Willi Forst », Austriaca : Cahiers universitaires d'information sur l'Autriche (documents), ID : 10.3406/austr.2014.5039
Après la défaite de Sadowa en 1866, la fierté de l’Autriche fut remise en cause. Ses citoyens éprouvèrent la nécessité grandissante de se forger une identité culturelle, surtout après la création de l’Empire allemand en 1871 et la naissance d’un certain complexe d’infériorité en Autriche. Il n’est donc pas étonnant que le congrès de Vienne de 1814-1815 ait eu des échos tardifs à la fin du XIXe siècle ou au XXe siècle. Nous en donnerons deux exemples qui évoquent, sur cet arrière-plan historique, les différences entre Allemands et Autrichiens sur le fond d’aventures amoureuses d’apparence anodine : Wiener Blut, l’opérette en trois actes de Johann Strauss (fils) de 1899, une compilation d’œuvres antérieures du compositeur (en particulier la valse de 1873) réalisée par Adolf Müller sur un livret de Victor Léon et de Leo Stein ; la transposition de cette même thématique en 1942, à l’époque du IIIe Reich, dans le film à succès du même nom réalisé par Willi Forst sur un livret d’Ernst Marischka. Il faudra tout particulièrement se pencher sur la réception du film, Wiener Blut, à l’époque où l’Autriche était devenue la «Marche de l’Est» (Ostmark), perdant ainsi de 1938 à 1945 jusqu’à son nom et voyant niée sa spécificité.