Du bon usage des chefs-d'œuvre : la reproduction et l'exploitation populaire et scolaire des classiques de la peinture universelle au XXe siècle

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2005

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Christian Amalvi, « Du bon usage des chefs-d'œuvre : la reproduction et l'exploitation populaire et scolaire des classiques de la peinture universelle au XXe siècle », Bibliothèque de l'École des chartes, ID : 10.3406/bec.2005.463609


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Résumé De En Fr

Die raschen technischen Fortschritte in Druck und Photographie haben das Publikum für Kunstwerke im 20. Jahrhundert deutlich vergrössert. Die schönsten Abdrucke von Malerei und Skulptur gelangten allerdings von den 30er Jahren an nicht aus ästhetischen, sondern aus ideologischen Gründen in die Schule und in die Wohnungen, über Zeitungen, Schul-und Volksbücher, insbesondere den Petit Larousse illustré des familles. Gegenstand des vorliegenden Artikels ist ein Inventar ausgewählter Meisterwerke, die zu polemischen Zwecken eingesetzt wurden. Behandelt werden insbesondere drei Themenkreise: Die Persiflierung allgemein bekannter Bilder durch begabte Karikaturisten zu politischen Zwecken; die Verbreitung von Kunstwerken, die im 19. Jahrhundert als Auftragsarbeiten für ideologische und religiöse Propaganda entstanden waren, über Schul-und Volksbücher; der Einsatz von im Prinzip ideologisch neutralen, aber drastisch kommentierten religiösen Bildern in der politisch-religiösen Debatte. Die Verwendungsformen sind Wandlungen unterworfen, und auch einzelne konkrete Ikonen ändern ihre Wertigkeit: L’Angélus von Millet zum Beispiel, dessen grün getönte Abbildung lange als rückwärts gewandtes Sinnbild einer ländlichen Kultur galt, die im Verschwinden begriffen war, ist heute das Symbol einer ökologischen Vision.

Throughout the 20th century, rapid technical progress in print production and photography vastly expanded the audience for the classics of art. Yet it is partisan, not aesthetic, motives that ushered masterpieces of painting and sculpture into school and home from the 1930s onwards, by way of periodicals, schoolbooks and popular editions, particularly the best-selling dictionary Petit Larousse illustré des familles. The present study is a tentative approach to the polemical uses assigned to reproductions of famous paintings, from a three fold perspective. It examines the political hijacking of universally known works by talented cartoonists; the circulation, in schoolbooks and popular editions, of works expressly commissioned as ideological and religious propaganda in the 19th century; and the reuse of religious imagery initially free from any explicit ideological overtones, turned into political and religious weapons by adding virulent comments. The meanings read into certain icons also change with time: Millet’s Angelus, long associated with a backward-looking nostalgia for vanishing rural France, is now being painted green to serve as a symbol of the ecological utopia.

Les rapides progrès techniques de la gravure et de la photographie ont permis, au xxe siècle, d’élargir considérablement le public des classiques de l’art. C’est pourtant moins pour des motifs esthétiques que pour des raisons partisanes que les plus belles productions de la peinture et de la sculpture pénètrent, à partir des années 1930, à l’école et au foyer, grâce aux périodiques, aux manuels scolaires et aux livres populaires, notamment le Petit Larousse illustré des familles. L’objet du présent article est de dresser un inventaire non exhaustif des usages polémiques des reproductions de tableaux les plus célèbres. Trois dossiers sont plus spécialement examinés: le détournement par de talentueux caricaturistes, à des fins politiques, de tableaux universellement connus; la diffusion, dans des ouvrages scolaires et populaires, d’oeuvres artistiques réalisées, au xixe siècle, pour répondre à une commande relevant explicitement de la propagande idéologique et religieuse; le remploi d’images religieuses, a priori dépourvues de toute intention idéologique explicite, mais qui, accompagnées de commentaires virulents, deviennent des oeuvres de combat politique et religieux. Les classifications évoluent elles aussi et, au fil du temps, certaines icônes changent de statut: longtemps vecteur d’une nostalgie passéiste pour une France rurale en voie de disparition, L’Angélus de Millet, repeint en vert, est ainsi en passe de devenir aujourd’hui le symbole d’une utopie écologiste.

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