2005
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Philippe Bonnet, « Églises du XXe siècle en Bretagne, de la loi de Séparation à Vatican II (1905-1962), dans Bibliothèque de l'École des chartes », Bibliothèque de l'École des chartes (documents), ID : 10.3406/bec.2005.463611
La Bretagne connaît dans la première moitié du xxe siècle un essor exceptionnel de la construction religieuse, qui s’exprime à travers quelque deux cent trente édifices du culte catholique. La plupart sont bâtis par des architectes locaux spécialisés dans l’art sacré, appartenant à des dynasties proches de l’Église ou à l’administration des Monuments historiques. Si les partis historicistes l’emportent largement jusqu’en 1940, une «modernité raisonnable», caractérisée par l’usage de matériaux nouveaux (béton, brique) et par des innovations formelles (arc parabolique), se fait jour dans l’entre-deux-guerres, avec les réalisations de dom Bellot et de ses disciples. Après 1945, triomphe une «seconde modernité», issue de l’exemple des Perret et des modèles suisses alémaniques et marquée par une prédilection pour le plan centré. Parallèlement, la doctrine régionaliste impose un stéréotype du sanctuaire breton défini par sa silhouette et ses matériaux. Mais une recherche croissante de la pauvreté aboutit dans les années 1960 à l’abandon de l’église comme programme architectural spécifique.