2007
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Vincent Debiais et al., « L’évolution de l’écriture épigraphique en France au Moyen Âge et ses enjeux historiques », Bibliothèque de l'École des chartes, ID : 10.3406/bec.2007.463492
Malgré une avancée notable de l’épigraphie médiévale en France depuis une quarantaine d’années, surtout en ce qui concerne le nombre des inscriptions publiées et reproduites, aucun travail d’ensemble sur la paléographie des inscriptions n’est venu remplacer l’étude déjà ancienne (1929) de Paul Deschamps; on manque aussi bien de synthèses régionales comparables à celles qui ont été menées en Allemagne. Entre le vie et le xve siècle, la forme des lettres, l’usage de la ponctuation, la mise en page, le décor même de l’écriture ont évolué dans les inscriptions, lapidaires et autres, en fonction de critères changeants: on y voit notamment s’accorder ou s’opposer l’exigence de lisibilité et la recherche esthétique, qui se traduisent tantôt par le retour à des formes «classiques», comme à l’époque carolingienne, tantôt par de plus libres innovations morphologiques ou ornementales, comme à l’époque romane. Outre la description des principales caractéristiques graphiques de chaque époque, la présente étude évoque les enjeux historiques (culturels, sociaux ou politiques, par exemple) qui sous-tendent l’écriture épigraphique. Son évolution est en partie commune à l’écriture d’apparat des manuscrits, mais en partie singulière, déterminée par le fait que les inscriptions s’adressent à un public autrement plus large.