2012
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Hélène Becquet, « Les filles de France à Versailles au XVIIIe siècle, entre intégration et exclusion », Bibliothèque de l'École des chartes, ID : 10.3406/bec.2012.464183
Les princesses françaises sont frappées, depuis le XIVe siècle, d’une exclusion juridique : elles ne peuvent monter sur le trône de France, en vertu de la loi dite salique. Cela ne signifie pas pour autant qu’elles soient exclues de la sphère du pouvoir. Dans une monarchie où la légitimité dynastique se fonde sur le sang royal, les filles de France, de par leur filiation, ont part à cette légitimité. Leur place dans le système monarchique est donc ambivalente, entre intégration et exclusion. Quatorze princesses sont nées à Versailles au XVIIIe siècle, nombre sans précédent, dont beaucoup n’ont pas été mariées, en sorte qu’il a fallu redéfinir leur rôle dans la représentation du pouvoir et leur ménager une place particulière dans les institutions et l’étiquette qui régissent la vie de la cour. L’étude des filles de France dans le cadre de Versailles éclaire ainsi plus généralement les conceptions dynastiques de la monarchie, leur mise en scène et leur mise en pratique.