2012
Copyright PERSEE 2003-2023. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.
Rémi Gaillard, « Les commissaires-priseurs et les ventes révolutionnaires du mobilier royal », Bibliothèque de l'École des chartes, ID : 10.3406/bec.2012.464185
L’aliénation du mobilier royal pendant la Terreur demeure l’un des plus grands malentendus de l’histoire administrative et patrimoniale française. Rétrospectivement, une vision pessimiste de cette dispersion s’est imposée, marquée du sceau de l’incompétence, de l’inconscience, voire du vandalisme. En réalité, l’opération se distingue par le soin avec lequel les enchères ont été encadrées, surveillées, organisées et menées. L’étude attentive des « huissiers-priseurs » qui ont été chargés de diriger les enchères dans plusieurs résidences royales — Versailles, Marly, Saint-Cloud et Bellevue — est à cet égard révélatrice. Ces huissiers de profession, tous actifs sur la place parisienne dès la fin des années 1770, fortement responsabilisés et investis dans l’opération, ont appliqué aux encans révolutionnaires toute la compétence acquise sous l’Ancien Régime, assurant ainsi la réussite opérationnelle et commerciale des opérations.