2000
Copyright PERSEE 2003-2023. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.
Liying Kuo, « Sur les apocryphes bouddhiques chinois », Bulletin de l'École française d'Extrême-Orient, ID : 10.3406/befeo.2000.3496
Kuo Liying Sur les apocryphes bouddhiques chinois Dans la sinologie en langues occidentales, le terme « apocryphe bouddhique » désigne des textes, surtout des sutra, stigmatisés comme faux par les auteurs chinois de catalogues parce que composés directement en chinois alors que les ouvrages dits authentiques sont nécessairement des traductions de textes en langues indiennes ou d'Asie centrale. Quelques ouvrages d'abord considérés comme faux, mais ensuite reclassés parmi les authentiques, ont joué un grand rôle dans le bouddhisme chinois, coréen et japonais. D'autres ouvrages, exclus du canon, ont en général disparu. Seules des circonstances exceptionnelles ont permis leur conservation : beaucoup d'apocryphes sont connus par les trouvailles de Dunhuang et du Nanatsudera au Japon. Le présent article étudie l'évolution de la notion de « faux » chez les bibliographes chinois, son utilisation dans les controverses bouddho-taoïques et son rapport avec la diffusion des canons impériaux. Reprenant et précisant de précédentes études de Fujieda Akira consacrées aux copies datées de Dunhuang, il propose une vue générale de l'évolution du contenu et de l'apparence des apocryphes du Ve au Xe siècle et en donne une étude quantitative. Il étudie enfin trois catégories d'apocryphes bien et parfois uniquement représentées à Dunhuang : les sutra dont la lecture et la copie permettent d'éviter des catastrophes, d'obtenir une bonne santé ou des mérites pour les parents décédés, etc. ; les sutra d'offrande utilisés dans des cérémonies destinées à obtenir ces mêmes biens ; et - fort différents - des manuels rituels, sutra de dhârani ou tantra dont certains sont spécifiques à la région de Dunhuang.