1984
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Emmanuel Fauroux, « Loja : esquisse d’une histoire des formes de contrôle d’un espace régional », Bulletin de l’Institut Français d’Études Andines, ID : 10.3406/bifea.1984.1590
Au cours de l’époque coloniale, dans une région très isolée, à l’extrême-Sud de l’Équateur, une oligarchie foncière, disposant d’un quasi-monopole des bonnes terres, a pu développer un système de pouvoir local très complet. Avec la Révolution Libérale, dans les dernières années du XIXe siècle, le pouvoir central cherche à s’affirmer et, dans sa tentative de contrôler effectivement l’ensemble du territoire national, il se heurte de front à l’oligarchie locale lojane. Les dynamiques sociales nées des transformations de l’économie et de l’État équatorien ont profondément remanié les conditions de la vie politique et sociale locale, notamment en favorisant l’avènement d’une puissante classe moyenne. Les profonds bouleversements de la décade 65-75 (Réforme Agraire, sécheresses, croissance accélérée de la ville de Loja...) ont conduit à l’éclatement de l’espace régional qui se scinde en systèmes sociaux de production fortement contrastés et, en sens inverse, à une certaine polarisation autour des fonctions administrative et politique de la ville de Loja. Dans ce nouveau contexte, le pouvoir n’appartient plus à un groupe social homogène, mais à une série de groupes de pression dont les acteurs principaux sont, pour la plupart, les héritiers directs de l’ancienne oligarchie.