Données sur la croissance différentielle entre 12 et 15 ans chez des fils de cultivateurs et de marins du Finistère

Résumé En Fr

Summary. The study of growth between 12 and 15 years on a group of Breton boys coming from farmer and sea-fisher families reveals the existence of differences in the morphology of the head and even more of the body, and in the growth rythms, depending from the socio-professional milieu. With their body-build tending toward the longilign types, the seamen offsprings are taller than those of the farmers, whose bodies are shorter from adolescence on. The former are also slightly more dolichocephalic, with a face longer than the latter one's. Different growth rythms are also noted, according to the various parts of the body : around 12-13 years, rather marked growth of the longitudinal measures in seamen children, and of the transverse ones in farmer children ; from 14 years on, the opposite trend happens. These differences are related to the outburst of puberty, earlier in seamen children, later in farmer children. The difference in stature shades off as growth goes on and it seems likely that it disappears in the adults, but the differences in body proportions remain more or less unchanging from 12 to 15 years. An analysis of the skeletal maturity on elbow, wrist and hand radiographs bears out the early puberty diagnosis in the seamen children : at 12, they are markedly more advanced than those of the farmers, but at 15 the difference is nearly not any more noticeable. A tentative interpretation of the results is made and, the race and nutrition factors being provisory removed because they do not seem to have been of importance, the possible influence of the family dimension and of endogamy is examined, these factors being sensibly different in the two milieus. As they are going to be treated in future publications, it is simply indicated here that, in the present state of the research, the endogamy factor, more than the family dimension one, is likely to have influenced the observed morphological differences.

. L'étude de la croissance entre 12 et 15 ans sur un groupe de garçons bretons appartenant à des familles de cultivateurs montre qu'il existe, en fonction du milieu socio-professionnel, des différences dans le signalement morphologique de la tête et surtout du corps ainsi que dans les rythmes de croissance. Avec une structure déjà orientée vers les types longilignes, les descendants de marins sont plus grands que ceux des cultivateurs, dont le corps s'apparente plus dès l'adolescence aux types brévilignes. Les premiers sont aussi légèrement plus dolichocéphales, avec une face plus allongée que les seconds. On constate également des différences dans les rythmes de croissance suivant les parties du corps envisagées : vers 12-13 ans, augmentation assez prononcée des dimensions longitudinales chez les enfants de marins, des dimensions transversales chez les enfants de cultivateurs ; à partir de 14 ans, c'est le contraire qui se produit. Ces divergences sont en rapport avec le déclenchement de la puberté qui est plus précoce dans la descendance des marins, plus tardive dans celle des terriens. La divergence de stature s'estompe au cours de la croissance et il paraît vraisemblable de penser qu'elle ne se maintient pas à l'âge adulte,' mais les différences dans les proportions corporelles se maintiennent à peu près constantes de 12 à 15 ans. Une analyse de la maturation squelettique à partir de radiographies du coude, du poignet et de la main confirme le diagnostic de puberté précoce chez les enfants de milieu marin : à 12 ans, ces derniers sont nettement plus en avance que ceux de milieu paysan, mais, à 15 ans, le décalage entre les deux catégories n'est presque plus visible. Un essai d'interprétation des résultats est tenté et, ayant éliminé provisoirement les facteurs de la race et de l'alimentation qui ne semblent pas dans cette documentation avoir joué un rôle prépondérant, on recherche plus spécialement l'influence possible de la dimension de la famille et de l'endogamie, composantes qui toutes deux présentent des divergences sensibles quand on passe des milieux marins aux milieux cultivateurs. Ces deux éléments devant faire l'objet de publications ultérieures, il est simplement indiqué que, dans l'état présent de la recherche, c'est le facteur de l'endo- gamie plus que celui de la dimension de la famille qui paraît susceptible d'avoir exercé une influence sur les différences morphologiques constatées.