1990
Copyright PERSEE 2003-2023. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.
Igor de Garine, « Adaptation biologique et bien-être psycho-culturel », Bulletins et Mémoires de la Société d'Anthropologie de Paris, ID : 10.3406/bmsap.1990.1729
. — Le concept d'adaptation a été utilisé selon de multiples nuances. Il est au minimum nécessaire de distinguer entre adaptation biologique et adaptation culturelle. Le temps s'achève où adeptes de l'écologie culturelle ou de la sociobiologie s'efforçaient de trouver une finalité biologique à tous les aspects de la culture. Celle-ci peut susciter des comportements qui ne contribuent pas à l'adaptation biologique de l'Homme et visent des satisfactions qui relèvent du domaine symbolique, autorisent un bien-être psycho-culturel mais ne sont pas sans influence sur son être matériel. L'alimentation est un domaine de choix pour examiner ce genre d'interaction à propos de la « faim de viande » ou des sessions d'engraissement de populations africaines. La possibilité de mesurer, à l'occasion des stress, l'excrétion de certaines hormones ouvre d'intéressantes perspectives aux investigations pluridisciplinaires. Ceci d'autant plus que la société moderne industrialisée, génératrice de stress et responsable de la dégradation de l'environnement, tend à exporter son modèle de civilisation dans les sociétés traditionnelles. Il y a place aujourd'hui pour une anthropologie du mal- vivre et pour une tentative de décrire, avant leur disparition, les quelques sociétés traditionnelles subsistant en équilibre relatif avec leur environnement.