Sur les facteurs de réduction naturelle des populations hivernantes d'Archips rosana Linné dans la Basse Vallée du Rhône [Lep. Tortricidae]

Résumé Fr

1°) Il ne semble pas que les froids de l'hiver constituent un facteur actif de mortalité chez les pontes hivernantes d'A. rosana dans la Basse Vallée du Rhône, en règle générale. Déposées sur des zones bien abritées de l'écorce des arbres-hôtes et recouvertes par une sécrétion vernissée des femelles pondeuses, les ooplaques de la Tordeuse n'ont même pas souffert des températures anormalement basses de l'hiver 1956. Expérimentalement, nous avons mis en évidence la grande résistance des œufs d'A. rosana aux basses températures : ils survivent en totalité à une exposition de cinq semaines à la température constante de 0°, de deux semaines à - 8°. 2°) Par contre, les crues périodiques du Rhône et de ses affluents peuvent contribuer à la destruction d'œufs d'A. rosana, dans les terres de la Basse Vallée du Rhône où des ooplaques situées à la base des troncs et des haies se trouvent submergées pendant plusieurs semaines par les inondations, puis par les eaux stagnantes, lentes à s'infiltrer. 3°) Parmi les ennemis des œufs d'A. rosana, un Acarien prédateur de la famille des Thrombididae, Allothrombium fuliginosum Kerm, nuit à la multiplication de l'Insecte en dévorant de nombreux œufs, qu'il suce à travers le revêtement vernissé des ooplaques. Le Chalcidien Trichogramma cacoeciae March, dont les deux générations annuelles parasitent les pontes d'A. rosana, est très commun dans la Basse Vallée du Rhône, en particulier dans les sites abrités. Le rôle des prédateurs et des parasites apparaît prépondérant dans la destruction des stades hivernants d'A. rosana et dans le maintien de l'équilibre dans les populations de la Tordeuse.