1993
Copyright PERSEE 2003-2023. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.
Jean-Georges Rozoy, « Les problématiques successives de l'épipaléolithique (« Mésolithique) », Bulletin de la Société préhistorique française, ID : 10.3406/bspf.1993.9644
RÉSUMÉ La première problématique fut chronologique : présence ou absence d'industries humaines en Europe entre le Paléolithique et le Néolithique. La seconde fut d'établir la continuité des vestiges. Le « hiatus » ne fut vraiment comblé que par l'emploi des stratigraphies fines, du tamisage, par la palynologie et le radio- carbone. Une complication vint du « Campignien » (en réalité néolithique), qu'une typologie très insuffisante tirait de sites de surface. Il eût fallu se fonder sur des éléments clos. L'introduction très positive de la notion de culture, mais couplée avec la méthode si médiocre du fossile directeur unique, mena à la théorie des migrations, en fait une contagion depuis la Protohistoire. On ne put venir à bout de cette troisième problématique que par l'étude de tout l'outillage avec une typologie détaillée (fossiles directeurs multiples), permettant de montrer l'évolution sur place et la grande stabilité des groupes humains dans leurs territoires traditionnels. La compréhension du rôle des armatures dans la chasse et du grand progrès constitué par la généralisation de l'arc avant la fin du froid permit d'en finir avec le misérabilisme attribué aux chasseurs mésolithiques (quatrième problématique) comme avec une dépendance mécanique des industries envers le climat (cinquième problématique). La problématique actuelle est d'abord de compléter et préciser le tableau des groupes régionaux, ce qui nécessite un nombre élevé de petites fouilles bien menées. Cette base permettra ensuite de mettre en évidence l'organisation sociale des archers. Ces deux problématiques exigent la collaboration des chercheurs des régions voisines, dont des exemples parfaits sont fournis par l'attitude amicale des chercheurs picards, belges, luxembourgeois et néerlandais envers le présent auteur. Au-delà de cette coopération informelle, la constitution officielle de programmes interrégionaux organi- sés par la réglementation actuelle des fouilles devient une nécessité urgente.